Pas tant que ça « à contre courant », bien que remontant l’Isère de son confluent avec le Rhône jusqu’à sa source. En ce moment les livres de marcheurs se multiplient, depuis Sylvain Tesson, mais aussi Axel Kahn dans une démarche politique, Jean-Paul Kauffmann le long de la Marne ou en plus spectaculaire :
Sa qualité de régional de l’étape l’avait amené sans doute
en bonne place à la librairie grenobloise, car nous sommes loin des « Rêveries
d’un promeneur solitaire » d’un illustre prédécesseur chambérien :
« Me
voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de
société que moi-même »
Découpé en quatre saisons, le projet
est intéressant quand il s’agit d’arpenter sous un autre angle des paysages
qu’il a bien connu lors de ses trajets
automobiles ou dans ses souvenirs d’enfance.
Il est sincère :
«
La rivière, les arbres, les lieux que je traverse me deviennent
indifférents.[…] Tout au plus l’esprit vagabonde, sans continuité, bondit sans
consistance d’un objet ou d’une image à l’autre. »
Les rencontres sont rares, à part un motard qui, dit-il,
aurait de la matière pour écrire un livre de 10 000 pages mais « ça
lui casse les couilles ». Le seul personnage qui avait quelques couleurs était
un ouvrier-paysan du côté de Moutiers qui peuplait sa solitude de milliers de
statuettes pétries dans la glaise de la rivière... mais c’était de la fiction,
nous avoue rapidement l’auteur.
Il a amené Ponge, Michaux dans son sac à dos et plein de
référence à Beckett, Hölderlin pour sa recherche d’une transcription du
réel :
« On parlerait de
la marche comme d’un parcours de crête, entre soi et le monde »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire