Il fait bon parfois cultiver les rites pour faire semblant
de ne pas voir que l’ancien monde a passé « l’arme à gauche » et pour
6,40 € feuilleter le numéro 52 de la publication annuelle jusqu’à la publicité
en dernière page pour les cloches Paccard, fondeurs depuis 7 générations.
Revue de détail comme il est désormais d’usage sur ce
blog :
Une place non imprimée est toujours réservée parmi les 136
pages pour noter les évènements personnels et la date du premier chant du
merle.
- Les quatre temps existent aux quatre saisons : au
printemps les 21, 22, 23 février.
- Se rappeler en janvier de « mettre à la portée des abeilles de l’eau légèrement salée dans
une petite auge remplie de pierres et placée au soleil. Lors d’une journée
ensoleillée et calme, alimenter en candi les colonies nécessiteuses. »
- Les dictons se renouvellent:
« On ne peut voir
les étoiles que lorsqu’il fait suffisamment sombre »
- Le rappel des évènements dans l’Isère entre les médaillés
sportifs et les lauréats d’émissions culinaires est scandé par les
disparitions : Yvrai, Gozzi… et les incidents climatiques.
- Il est question bien sûr de commémorations : 68 qui
dura jusqu’en 71 quand Match titrait «
Grenoble, le campus de la peur ». Ce fut le premier campus construit
en France dans la ville qui passa de 100 000 habitants en 1945 à
160 000 au moment des JO dont on va fêter également les 50 ans.
- L’indestructible Fafois
interroge le maire de sa commune :
-
Je n’ai
donc pas le droit de vivre avec deux femmes ?
-
Bien sûr
que non.
-
Eh bien tu
vois, dit Fafois à sa femme : ta mère ne peut pas venir habiter chez
nous !
- Rencontre des donatiens à Saint Donat-sur- L’herbasse dans
la Drôme des collines dont les maisons anciennes sont construites en molasse
extraite des coteaux environnants, formant des cavités nommées « balmes »
ou « baumes ». A cette occasion les déclinaisons autour de « Merdaret »
pour désigner des ruisseaux, signifient bien qu’il s’agissait d’égouts à ciel
ouvert. Le village de 4000 habitants a connu des marchés aux bestiaux
florissants et l’industrie de la chaussure de la ville de Romans y avait
implanté des usines ; les asperges furent réputées mais aujourd’hui ce
sont les trufficulteurs qui aspirent à une notoriété égale à celle du
Tricastin. Les connaisseurs savent que « la donatienne », une variété
de pogne, en vente chez Ronjat vaut le détour. Certains clients y apportent
leurs ingrédients, beurre, sucre et œufs et ne payent que la façon.
- Petite chanson :
« L’air des monts
est si frais,
Tout là haut sur
l’alpage
Que sans le faire
exprès,
On se met à
l’ouvrage, »
- Une fleur est décrite : la pervenche, dont la
résistance lui a valu son nom dérivé de vincere(vaincre), l’animal de cette année est le cygne, le
fruit : la quetsche.
D’avantage de place est consacrée au dernier connétable de
France, Lesdiguières, qu’à Henri de Bellesciste natif de Satolas qui mit au
point la modulation de fréquence, mais il est toujours plaisant de découvrir
des personnages ou des événements comme ces courses de chevaux se déroulant en
pleine ville à Romans en 1887.
Les mots du patois varient : « les bésous » à
Chabeuil forment « ina père » dans les Terres Froides : des
jumeaux. Arrivés à Paris les natifs du Goubet ont trouvé :
« Tou la gin couran ,
couran, sa pas où arravan tou. Ben me siou pinsa, si couran coume aco toulo jô,
y davan pas ben fare de trava. »
« Tous les gens
couraient, couraient, je ne sais pas où ils allaient tous. J’ai pensé que s’ils couraient comme ça tous les jours,
ils ne devaient pas beaucoup travailler. »
Le conte « Le moineau du docteur » est quelque peu naïf, mais je le préfère de loin à une histoire pour les petits d’Eléna Ferrante recommandée par Télérama qui cultive tellement les peurs enfantines que je ne suis pas allé au bout de ce livre édité chez Gallimard jeunesse : « La Plage dans la nuit ».
Le conte « Le moineau du docteur » est quelque peu naïf, mais je le préfère de loin à une histoire pour les petits d’Eléna Ferrante recommandée par Télérama qui cultive tellement les peurs enfantines que je ne suis pas allé au bout de ce livre édité chez Gallimard jeunesse : « La Plage dans la nuit ».
Je ne pratique pas ce que je prêche...et n'achèterai pas cet almanach, mais j'aime bien lire ta chronique dessus...
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