Blutch narre la vie de Blotch.
Le dessin est sombre, les années 30 pas gaies, le personnage
principal est imbu de sa personne, sans cœur, sans humour. Pourtant il propose
ses dessins navrants à « Fluide Glacial, le journal du véritable humour
français», voire chez le concurrent « Le rire populaire » où il ne
persiste pas, allant sans conviction invoquer une ambition de peintre que sa
compagne mal aimée n’encourage guère car cela risquerait d’occasionner des
salissures.
Il faut s’habituer à cet univers où ne peut naître aucune
empathie, alors un héros, négatif à ce point, en devient original.
Que ce soit avec ses confrères, avec une ancienne amie ou sa
présente, au cinéma, ou en réception, il est odieux et lâche. Quelques
chapitres sur les neuf qui scandent les 50 pages sont titrés : « Mariage sans amour » ou « Solitude ».
Cet humour spécial
donne à réfléchir sur ce qui fait rire à une époque et nous accable plus
tard, mais aussi sur les faux semblants, la férocité d’une société, où la
médiocrité et l’amertume se portent sur les visages flapis.
Que c'est compliqué tout ça...
RépondreSupprimerIl me semble que la médiocrité des uns n'est pas forcément la médiocrité des autres.
Que l'humour des uns n'est pas forcément celui des autres non plus.
S'il y a une constante dans notre époque, je trouve qu'elle consiste à chercher le dénominateur... COMMUN le plus bas autant qu'on cherche... le prix le plus bas.
A chercher tant le... bas, on arrive au fond, il me semble...