Pour raviver des couleurs perdues dans les brumes hivernales
des souvenirs.
Pour revenir en un lieu classique des classiques où tant
d’amoureux, de mourants aux pieds de Visconti, ne peuvent se tromper d’adresse.
Pour grouiller avec mes contemporains et faire preuve ainsi d’une
originalité sage et fade.
Pour, Régis Debray, mon maître, qui écrivit « Contre
Venise »
« L’admirable
Venise devient désolante dès lors que sa grâce légendaire se consume dans le
spectacle apprêté de son propre prestige. »
Pour les vierges dorées du fond des âges et quelques résines contemporaines,
spritz et bières internationales ou artisanales comme chez nous, Canaletto sur
magnets plutôt que dans les musées où découvrir Bassano, un costaud.
Pour contredire ceux qui
répètent que l’Europe n’est qu’une affaire, sans culture, sans
cœur.
Se sentir chez soi en prenant son ticket de train à Mestre
pour quelques hectomètres qui mènent de la terre ferme aux îles.
Iles merveilleuses, miraculées de la boue, hérissées de
clochers, couvertes de coupoles, parcourues de ponts entre façades
prestigieuses et murs suintants, miracles de briques et de marbres.
La grâce et l’audace des hommes.
très beau. ça donne envie d'y retourner. On médit beaucoup de Venise en ce moment: les bateaux de croisière, les restaurants remplacés par des fast-food, les vrais habitants qui ne peuvent plus y vivre...quid de tout ça?
RépondreSupprimerBateau de croisière vu à proximité du centre historique: un. Nous avons bien mangé pour des prix abordables dans des restaurants fréquentés par des gondoliers par exemple " Ai Cugnai" et les marchés où les autochtones se ravitaillent plus que les touristes n'étaient pas déserts.
SupprimerTrès bien écrit. Un régal. D'autant que je n'ai aucun projet de partir à Venise prochainement. Merci.
RépondreSupprimer