Ce théâtre m’a procuré les mêmes sentiments contradictoires
que certaines productions d’art contemporain: des fulgurances poétiques, de
l’énergie, de l’inventivité, mais quel fatras !
A l’entracte du spectacle de trois heures, un quart des
spectateurs ne sont pas revenus, pourtant les acteurs sont investis, voire
excellents, quand par exemple une conférencière vampirise son collaborateur.
Mais pourquoi s’adosser à Faust, à « Angelus novus », un tableau de
Paul Klee qui représentait pour le philosophe Walter Benjamin « l’Ange de
l’histoire » ?
De la même façon qu’un brouillard artificiel est envoyé sur
les gradins, nous sommes enfumés par tant de références qui font regretter aux
mauvais élèves de ne pas être restés devant un quart de finale de la coupe de
la ligue.
D’autre part, les allusions trop précises au contexte
politique actuel avec « démocratie participative » et name dropping
renvoie à des images de Guignols de l’Info, plutôt qu’à une réflexion sur les
dérives ou les enjeux de la présidentielle.
Alors resteront certains beaux tableaux,
mais les destins d’un docteur en biologie et son double,
de Marguerite Martin prix Nobel et son double
et d’un chef d’orchestre devenu chef d’état nous importent peu,
pas plus que nous n’ayons pu identifier quelque démon.
De belles voix curieuses engoncées sous de raides postures
participent à un intermède, lâchant
quelques mots grossiers sur fond de musique atonale, tout en se défaisant de
leurs masques. Le thème est récurrent dans la pièce déstructurée où des effets de panneaux mobiles sont
intéressants, comme sont inquiétants des regards aux lentilles hallucinées.
L’effet de curiosité qui m’avait fait revenir après une
première expérience risque d’être épuisé:
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Je reprends la publication d'articles lundi 4 septembre.
Bel été à mes lectrices et lecteurs.
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