« Winter is
coming », c’est le titre d’un morceau de musique composé par le fils que
l’écrivain vient de perdre. Il avait vingt ans et un cancer rare l’a emporté.
Cette expression écrite dans une langue étrangère pour dire l’indicible marque
en même temps, banalement, l’entrée dans le froid éternel de l’écrivain amateur
de savate et de boxe.
Il s’appelait Gabriel, Gazou :
« Il n’est pas là
sur le mode un peu distrait et d’intensité souvent faible de la vie de tous les
jours, lorsque nous sommes si sûrs de l’existence des autres que nous sentons
moins le miracle de leur présence, non, il est là de toute sa puissance d’être,
et en même temps il est mort. »
Sur le sujet de la mort d’un enfant : « Tous les
enfants sauf un », de Philippe Forest, me semble indépassable: http://blog-de-guy.blogspot.fr/2010/10/tous-les-enfants-sauf-un.html.
Mais une fois mise de côté la culpabilité de ses moments d’abandon,
de colère, Jourde m’a empoigné.
« L’idée
accablante qu’aucune raison de souffrir n’est la bonne, mais qu’on
souffre » vient après l’énumération honnête et déchirante des grandes
et petites idées qui viennent après le drame absolu, qu’il liste, alors que
l’absence crie.
Depuis les chaises en plastique des salles d’attente, se
débattre, ne pas vouloir voir et recomposer.
« Les qualités de
ce qu’on aime nourrissent en secret des chagrins. »
C’était dans le formidable « Pays perdu » où le
jeune métis avait reçu des pierres des habitants du hameau auvergnat qu’avait
décrit le papa.
Si juste.
« … culpabilité
de n’être pas assez désespéré, de continuer à vivre. »
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