A peine installé dans un petit village d’Italie, un préfet
reçoit à la suite d’un directeur de troupe de théâtre, un médecin, une
institutrice, un prêtre, un pharmacien. Est-ce que ces notables sont vrais ou
des vrais comédiens ?
Comme le disent quelques critiques, le début de la pièce dissertant
sur le théâtre, est un peu longuet : vivement que l’on passe aux actes ! Si
la profession de comédien mérite de figurer dans les abécédaires avec les
métiers qui comptent, prouvez le donc !
La deuxième partie où défilent tous ces personnages tente le
plaidoyer qui sera conclu de brillante façon.
Nous sommes loin des mœurs contemporaines à voir instit’ et
curé en tant que personnages influents qu’il est indispensable de rencontrer
quand le représentant de l’état arrive à son poste. Dans cette mise en abyme, le jeu des acteurs
tourné vers la farce amuse visiblement des spectatrices et je me réjouis de
leur rire, mais j’ai cherché le mien.
Il est plus facile de m’émouvoir aux tragédies qui viennent
d’être représentées à la MC2 que de partager les excès d’un carnaval dont
l’actualité nous apporte des images qui n’ont pas besoin de porter un masque
pour souligner leur ridicule.
Des nostalgies de comédie italienne peuvent revenir, et les
amateurs de comédia del arte s’y retrouver, mais ces réflexions sur les
frontières entre réel et fiction gagneraient à être moins
outrées. La fonction du théâtre devant, pour son défenseur, parvenir à
montrer le monde « par le trou de la serrure » n’est pas du tout prouvée :
l’intimité demandant de l’ambiguïté, de la subtilité. Il y a de la fumée sur le
plateau, des grilles et des phares éblouissants le spectateur comme ailleurs,
mais nous sommes dispensés de l’arrivée des
acteurs sur le plateau depuis la salle.
J’avais eu plus d’indulgences pour d’autres pièces de
Patrick Pineau plus lointaines dans le temps et l’espace, et qui pourtant me
concernaient d’avantage.
C’est que le temps a couru, et moi suis devenu bourru.
Pendant que les flonflons de la Révolution continuent, les vieux qui aiment penser, dont je fais partie, se lassent de la caricature, rien que de la caricature, servie à toutes le sauces, et... pour le peuple, bien entendu...
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