vendredi 24 mars 2017

Arrête ton cinéma !

Quand sur un plateau de théâtre nous estimons que la réalité est bien éclairée, nous n’avons pas perdu notre soirée, mais lorsque dans la réalité, il y a trop de théâtre, on aurait tendance à demander aux acteurs d’arrêter leur cinéma.
En effet combien parlent sans savoir : de tel film - je sais je l’ai fait - sans l’avoir vu, ou par exemple de la télévision en tant que lecteur de Télérama sans téléviseur et ceux qui portent des avis définitifs à propos des réseaux sociaux sans y être jamais allés. 
Ces trusts frustres, Face book et Tweeter sont certes de grands pourvoyeurs de faux semblants comme ces experts en football qui n’ont jamais mis les pieds sur une pelouse ni dans un stade, à mettre en regard de numéros 10 devenus commentateurs en tout sans en avoir la moindre légitimité.
Depuis que des réparties de marionnettes se sont confondues « à l’insu de leur plein gré » avec leur personnage de chair, c’est qu’ « il n’y a plus de limite quand les bornes sont franchies » quand réel et virtuel se confondent.Tel qui ne s’est jamais tâché devant un quelconque fourneau peut pourvoir en conseils culinaires, et tant de sélectionneurs, de profs, d’ingénieurs, d’économistes, de présidents normaux, qui remettent tous leurs semblables à leur place !
« Qui voit le ciel dans l’eau, voit les poissons dans les arbres. » 
Je m’en voudrais de me placer en surplomb de ces comédies où le manque de discernement le dispute à l’impudeur.
Bien des paradoxes peuvent nous déconcerter : les générations qui ont été le plus élevées dans l’anti racisme se révèlent les plus perméables aux thèses de l’extrême droite.  Et ce n’est pas qu’une faille logique ou éducative ; à trop jouer sur la culpabilité, les écoutilles se sont fermées et les mots ne sont plus entendus. A trop avoir crié « au loup ! » à chaque caniche qui passait, certains en appellent à la bête prometteuse en sensations fortes.
Depuis que tout est sécurisé, casques et portiques détecteurs, les conduites à risques se sont multipliées avec des moi perturbés faisant l’arbre droit sur les rebords des toits à 200 m de la terre ferme.
Et ce ne sont pas que des adeptes du second degré qui font collection de paquets de cigarettes portant les avertissements les plus gores ; les recommandations de consommer avec modération placées sur les étiquettes de capiteux liquides ne sont pas suivies.
Quand les partisans de Fillon regrettent que ses faits et gestes soient scrutés chaque jour, ils veulent ignorer les faits et eux qui avaient le plus fait publicité de leur vertu, de leurs valeurs, se retrouvent côté voleur, leurs mots ne s’incarnent plus, heureusement.
« L’ordre du monde » actuel, est un repoussoir à progressistes, mais n’est-ce pas s’y soumettre, quand sont méprisées les paroles des professeurs qui auraient des velléités d’instruire au détriment des génuflecteurs devant les électeurs ? Les affaissements de l’école ont préparé les fessées à venir.
Ceux qui regrettent les comportements de partis, dénoncent ceux qui voudraient dépasser les divisions anciennes. Macron  se fait allumer pour avoir dit qu’il était d’accord avec l’un ou l’autre de ses interlocuteurs à certains moments et d'ailleurs s'il est la cible privilégiée par la droite et l’extrême droite, c'est bien qu'il dérange les vieux schémas. Il n’insulte pas l’avenir et vise à rassembler au-delà de son camp et non à flatter le militant déjà convaincu, avide d’arguments dépréciant l’adversaire, d’autant plus virulent qu’il est faible.
Ne pas prétendre détenir seul la vérité est une preuve de force quand les plus froussards sont ceux qui font le plus les mariolles: la peur des autres suinte dans chaque intervention de l’extrême droite.
« Le courage consiste à dominer sa peur, non pas à ne pas avoir peur. » François Mitterrand
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Le dessin ci-dessus est de « Courrier International » et celui d’après la démission de Le Roux du « Canard enchaîné » :

1 commentaire:

  1. Pour le dessin, je dois dire que je préfère "Le Marchand de Venise".
    Le premier coffret, celui qui est en or, contient une tête de mort avec une inscription qui avertit que tout ce qui brille n'est pas de l'or. Le personnage qui choisit l'or est un noble... noble, qui perd, certes, mais avec grâce.
    Par contre, le deuxième candidat, l'homo modernicus, qui sert le Dieu "intérêt", plus précisément encore, qui sert... son propre intérêt, trouve le portrait d'un idiot se regardant dans la glace...Son coffret est en argent, le "pâle et commun tâcheron entre homme et homme" (jolie commentaire sur le pouvoir.... abrutissant d'une idéalisation du travail monnayé).
    C'est fou combien des pièces écrites autour de 1600 peuvent encore parler pour notre époque, tu ne trouves pas ?
    Ça pourrait nous faire réfléchir sur la pertinence du mot "moderne"... si tant est qu'on a envie de réfléchir de nos jours...

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