Dans un dossier de 50 pages sur 210 nous pouvons prendre des nouvelles de la vie dans quelques pays en guerre : Ukraine, Syrie, ou qui le furent : l’Irlande, qui le sont sourdement : Nigeria,
ou au bord : dans la vallée de la Roya entre Italie et France,
dans les pas de ceux qui accueillent les réfugiés.
Grâce au must des mooks (magazine /
livre), le regard se décale :
- témoignage de jeunes bi nationaux tentent leur
chance en Algérie,
- enquête patiente à la poursuite
d’Aloïs Bruner : le Nazi de Damas,
- observation de la Grèce depuis un cabinet d’avocats,
- accompagnement un film retraçant la trajectoire d’une jeune
rappeuse afghane à Téhéran,
- interview approfondie de l’indienne Arundhati Roy qui n’est pas que
l’auteur à succès du « Dieu des petits riens »,
- et comme toujours une histoire invraisemblable
traitée en BD, où la population des Chagos a été foutue hors de son île pour
implanter la base américaine de Diego Garcia en plein Océan Indien.
En contrepoint d’un témoignage saisissant d’un dessinateur
détenu à Damas, une jolie histoire d’un mariage entre une musulmane et un
catholique, ou le portrait de Benjy le « Ricain » de Pigalle.
Si je regrette la disparition du port folio qui allégeait la
lecture de ce roboratif numéro, je sais que les images seront profuses dans la
prochaine livraison de « 6 mois » du même éditeur.
« A l’époque
soviétique on se projetait dans le
futur. On ne pensait pas aux prochaines élections, on pensait au prochain
siècle »
Tiens à propos, il est bien étonnant qu’un prédicateur
ministériel n’ait pas encore proclamé l’obsolescence de cette archaïque et
romaine façon de noter les siècles : XXI. 10+10+1=21.
Elle convient bien, justement par son ancrage dans le passé,
à cette forme de journalisme pas entrelardée de publicité, soucieuse du
présent, anticipant les mouvements contemporains les plus profonds trop souvent brouillés ailleurs par les anecdotes au jour
le jour.
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