J’avais été averti par des amis qui n’étaient pas allés
jusqu’au bout de la pièce de 3h 30 : alors quand après une heure de route
pour accéder à la MC2,
j’ai vérifié ce qui m’avait été annoncé: « les
acteurs mettent deux plombes à prononcer leurs phrases »,
je me suis dit que je n’étais pas près de sortir de la zone
limitée à 10 km/h.
Et puis après ce départ calamiteux où je fulminais contre
les metteurs en scène qui cherchent à compliquer plutôt qu’à rendre accessible
les auteurs qu’ils ont choisis de « monter », j’ai pris le temps
d’envisager les ambiguïtés, les paradoxes des proclamations vertueuses et
apprécié la montée en puissance de la création. Effet bénéfique de la sortie pour un moment des compulsions et compilations
par téléphone.
Après être passé par-dessus le déshonneur daté d’un marquis
ou les lâchetés d’un prêtre dans les années 20 en Italie, j’ai apprécié la
recherche d’une vérité qui peut se révéler sous les masques.
Un homme prend le pouvoir en jouant de l’honnêteté, dans une
famille où il endosse le rôle de père d’un enfant qui n’est pas le sien.
Le rôle est subtil, se risquant à l’authenticité : théâtre
dans le théâtre, et recherche d’une dignité, d’une humanité qui élève.
Si le mot « honneur »
du titre parait démodé, c’est que dans les sphères médiatiques qui nous
aveuglent, nous sommes bien loin de ces valeurs, alors que tant d’anonymes « sauvent
l’honneur », et pas seulement dans une partie de rugby, comme le répète le
FCG chaque fin de semaine.
Les lumières sont très importantes dans les spectacles
d’aujourd’hui, pourtant cette fois la salle reste allumée sans que le plateau
soit mis en valeur. Mais à la fin, les acteurs jouent habilement avec les
interrupteurs pour illuminer les différents plans de l’action, et tout
s’éclaire.
La salle est plongée dans le noir le temps d’un éclair qui
donne le signal des applaudissements.
« Il est plus facile d'être héros qu'honnête homme. Héros nous pouvons l'être une fois par hasard; honnête homme il faut l'être toujours. »
La citation de la fin, c'est de qui ?
RépondreSupprimerC'est un idéal... bourgeois, finalement, et ce n'est pas un compliment que je fais, là.
Certes, la bourgeoisie a ses mérites, que je ne minimise pas, mais cet idéal manque de PANACHE, et de mon point de vue, cela ravale le destin de l'Homme à une histoire de... fonctionnaires, à la très longue.
Bon, ça peut aller.. un peu... mais TOUJOURS ?? Pour échapper à la malédiction du hasard ??
On finit par s'ennuyer. On s'ennuie ferme, là.
La citation est placée dans la bouche de Baldovino, le personnage principal.
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