J’avais tant aimé au théâtre
une des versions du retour d’un fils dans sa famille qui a
inspiré le réalisateur canadien chouchou de l’heure des critiques, que je
craignais que le cinéma soit moins convainquant, épousant par là quelque très
ancienne hiérarchie : le spectacle vivant pour cercles restreints versus
le grand tralala pour foules à pop corn.
Et j’ai beaucoup aimé ce film et en particulier « ce
pelé, ce galeux » joué par Vincent Cassel qui m’a semblé le révélateur des
nœuds d’incommunicabilité voire de moments d’amour dans cette famille peu chuchotante.
Alors qu’à la MC
2 j’avais surtout vu la béance sociale entre le fils homo parti à Paris et les
lorrains autour de la toile cirée, j’ai apprécié à La Nef, l’intensité des acteurs
dont la notoriété ne nuit pas, pour une fois, à leur force… ni à leur fragilité.
La scène dans la voiture va bien au-delà de rapports entre
frères mais parle vivement de la peur,
de la vérité, de nos destins, de la survie, sans chichi.
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