Bien de ceux qui apparaissent aux écrans ne semblent pas
avoir pris de vacances, ni tari leurs
propos dignes de ceux qui se tiendraient, dit-on, dans les cours de récréations.
Cameron chantonne avant d’annoncer sa démission: tellement
cool !
Quand Vals parle de Liberté en évoquant Marianne :
tempête sur les réseaux !
Il ne peut prononcer le moindre mot.
Pour avoir moi-même un jour dépassé la limite de mes
compétences, j’en vois trop qui butent au seuil du principe de Peters :
Vals était un bon ministre de l’intérieur, mais trop clivant pour être le
premier, Ségolène Royal faisait habilement valoir sa région, et Mélenchon en
secrétaire d’état à la formation professionnelle n’avait alors pas besoin d’en
faire trop…
Au moment où « Les
Guignols de l’Info » perdent leur magister, le débat public tourne à des
bastonnades de castelet.
Ces comédies n’arrivent pas à nous distraire de toutes les tragédies
niçoises, turques, kurdes… sociales, économiques,
écologiques, morales.
Alors le son monte, les rires enregistrés haussent le ton, à
l’instar des opposants à la loi travail se radicalisant, niant leur échec à
mobiliser d’autres travailleurs que ceux qui sont protégés.
La recension de quelques paradoxes proches de l’absurde
devrait calmer quelques donneurs de leçons, elle me tiendra lieu de pense-bête.
Interdire le burkini, les multiplie : na !
Il ne faut pas en parler, mais tout le monde en parle.
Le MEDEF avait promis un million d’emplois l’an
dernier :
cette année Gattaz en
annonce deux millions.
Les cours de calligraphie se multiplient car nous écrivons
de moins en moins.
Les pédagogues qui ont abandonné les classes estiment que
l’école française soumet les élèves, pourtant j’entends que bien des ados considèrent
les profs comme des larbins et se montrent plutôt arrogants. En tous cas le
mépris envers les profs est répandu, la dérision naturelle face à une
institution invitée désormais à faire gazouiller les classes en îlots préparant
des ilotes. L’école n’ose plus émettre, ni prôner l’étude. Le mot est en voie
de disparition. Il n’y a plus d’ « études surveillées ».
Les taches éducatives côté famille ne semblent guère plus
enviables. J’ai été surpris, sur le réseaux dits sociaux, de la vogue de
l’expression : « délivrée,
libérée » pour dire le soulagement des parents au moment de la
réouverture des écoles considérées
comme des « garderies » qui font pourtant
preuve d’imagination en recevant les élèves avec des écharpes de reines de
beauté où sont mentionnés : « Miss C.P., Miss CE2/CM1 » (Ecole
publique Paul Langevin, à Fontaine, lui qui disait : « Plus je m'instruis, plus je me sens communiste. »)
Le PC est moribond et Rocard a disparu.
Il avait incarné nos rêves bavards de 68, puis adultes devenus,
il nous a assagi et a réalisé de nombreuses réformes pragmatiques et
innovantes. Courageux, inventif, travailleur, parlant tellement « vrai »,
que ce trait souligné, doit être finalement assez exceptionnel comme
l’honnêteté.
Retraité, l’irréductible, a continué à délivrer quelques
fulgurances vite effacées dans cet air du temps rétif à toute phrase qui
ajouterait une subordonnée aux sempiternels sujet-verbe-complément au delà
desquels les sarcasmes pleuvent.
Il a fait si beau cet été : ce n’est pas bon !
…….
Le dessin du Canard que j’ai préféré cette semaine :
Oh la la! et pourtant nous vivons, non? et plutôt bien, même, non? N'est-il pas là, le paradoxe premier?
RépondreSupprimerQuant à ces pauvres instits qui ont cru amuser les élèves le jour de la rentrée, ne leur jetons pas la pierre. Elles essaient juste d'égayer peut-être une école publique qui est devenue bien triste... (ou bien elle l'était déjà avant mais nous ne nous en rendions pas compte, pris que nous étions dans la grisaille des temps).
Les moyens attractifs pour apprendre ne manquent pas, mais la rentrée scolaire est un moment suffisamment fort pour qu’on ne tourne pas en dérision son propre métier.
RépondreSupprimerLe triomphe de l'utopie du bonheur ne nous a pas rendu si heureux que ça, hein ? Le bonheur, au prix d'une insignifiance insupportable.
RépondreSupprimerOn n'est pas à un paradoxe près...
J'ai découvert Alain Paucard, "Les criminels du béton" la semaine dernière. Un auteur qui a du style, et de l'esprit à une époque où les deux se font rares.