Qui n’a pas joué à reconnaître les personnalités évoquées
dans cette courte représentation théâtrale à la MC2 ?
Toutes à spoil: Camille Claudel, Mata Hari, Virginia Woolf, La Callas, Jacquie Kennedy,
Janis Joplin, Marlene Dietrich, Margareth Thatcher... il en manque une.
« Elles » ne sont pas nommées, pour faire émerger
la figure unique d’ « elle », la femme témoin du siècle passé,
le sous titre annonçant « une histoire du XX° siècle ». Mais les
anecdotes nous les remettant en mémoire vont à l’encontre d’une généralisation,
tout en constituant la part la plus attractive de cette « poésie sonore » .
Comme si on ne pouvait appeler un chant : un chant, en
évitant de laisser de côté ceux qui ne parlent ni l’anglais ni l’allemand
couramment. Et quelques refrains en français sont parfois bien assommants ;
lorsque le chanteur Nosfell chante, il est plus convaincant.
Les qualifications des artistes dans les programmes
d’accompagnement devraient être plus modestes pour ne pas attirer
l’ironie : « actrice performeuse », « poète sonore », « danseur
chorégraphe » pour « produire un espace visuel et sonore ». Et
le terme « icônes » appelle plus l’émoticône fugace qui pullule sur
la toile que l’enluminée à vénérer.
Le sonore poète aligne les phrases sujet / verbe/
complément dans une scansion d’ailleurs pas inintéressante. La longue séquence initiale
où la performeuse secoue un grand tissu évoquant la mer est dans le ton
habituel des introductions lentes dans bien des spectacles de cette année.
A l’heure où pressés par les restrictions budgétaires, les
artistes interpellent les politiques, il
serait peut-être temps, pas seulement par intermittence, que s’éclaircissent
les liens avec les spectateurs.
La limpidité du propos ne diminuerait pas l’émotion, car la
poésie ne nuit pas à la pédagogie, à condition de ne pas la servir sous des
couches de vernis pour initiés.
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