La précision historique permet de dépasser l’émotion
légitime et justifie la vocation pédagogique de cette œuvre : un tiers des
juifs assassinés à Auschwitz étaient hongrois et les
Sonderkommando composés de déportés promis à leur tour aux
fours ne furent pas des collabos mais des victimes pas toujours consentantes.
Si ce type de film ne
convaincra pas les disciples de Dieudonné, pour les français qui voient
« le cinéma comme un art, alors que les américains le voient comme un
spectacle et les anglais ni l’un ni l’autre», ils ont l’humour, il y aura à
apprendre.
La temporalité des évènements est concentrée sur deux jours
pour offrir un enterrement digne à un enfant, quand par ailleurs des risques
sont pris par les prisonniers pour témoigner avec une photographie et qu’un
commando se révolte.
Le personnage principal qui a déjà quitté le royaume des
vivants est comme un somnambule. Les cadrages sur son visage laissent deviner
les horreurs en un arrière plan toujours flou, alors que les bruits sont très
présents.
Il est difficile de ne pas se laisser aller à se placer en
opposition au dithyrambe presqu’unanime, tout autant qu’aiguiser son esprit
critique quand est abordé un tel sujet.
La façon de filmer est remarquable, mais la mise en danger
de ses compagnons par celui qui cherche une ultime humanité pour un mort n’est
pas évidente à concevoir, et l’empathie n’est pas automatique envers le
malheureux Saul.
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