270 pages de
chroniques de France Inter, celles du vendredi à 9h
moins cinq, avec une non lue à l’antenne parue dans l’Huma :
« comment vivre dans un pays où l’on a chargé un malfaiteur d’avoir le
droit de vous contrôler fiscalement ? » qui ne se consacre pas
seulement à contrer le dérisoire « Tous-pourris fait le jeu de l’extrême
droite » mais raconte aussi l’histoire de deux cabossés de la vie qui ont retrouvé
l’Ipad oublié d’une journaliste et l’ont restitué sans rien demander.
Il est comme ça : mêlant colère et tendresse,
préoccupations générales et petits plaisirs, mettant souvent en lumière les
gens de peu qu’il n’a pas oubliés.
Je le comprends même quand il salue en anglais le maire de
Londres Boris Johson, c’est que mon sens critique a tendance à se ratatiner
quand je l’écoute : je suis désespérément toujours d’accord avec lui, sauf
peut être concernant ses moqueries à l’égard de Mireille Mathieu, un peu
convenues.
En rupture avec les connivences parisiennes : « Pourquoi
souriez-vous Anne Sinclair ? », il peut interviewer le Père Noël et
écrire à Dieu dont il « passe dans Votre
barbe fleurie une caresse bienveillante », et déranger un de ses camarades
de retour de tournée qui s’apprête à
passer un bon moment avec son amoureuse, au moment où il vient de déposer ses
lunettes sur la table de nuit, lorsque la voix de son maître à la radio lui
rappelle le boulot et le coupe dans ses élans.
Avec lui la perte du triple A, met à mal seulement des
phrases telle que « A Malg, j’ai
acheté des fraises tagad et le dernier livre d’Anne Gavald », il
pointe l’absurdité de certaines pub «
Oui au kiwi français » ou qui recommandent de s’habiller chaudement
lorsqu’il fait froid : « la
société est elle devenue si perdue pour que l’Etat se sente obligé de prendre
en charge le minimum de conscience qu’il faut avoir acquis pour
subsister » ?
Il nous rappelle que c’est Baroin qui parla de l’arrivée de
la gauche au pouvoir « par
effraction » de quoi raviver quelque indignation, et imagine qu’à la
place de Nicolas 1°, ce fut en 2012 la fin du quinquennat Royal :
révélateur. Il propose de nommer l’aéroport de Notre Dame des Landes,
Nafissatou Diallo, pour rendre hommage à un évènement qui changea le cours de
l’histoire et sait bien que « Sous le
mandat de Nicolas Sarkozy, nous avions chaque semaine, chaque jour, chaque
heure, chaque minute, chaque seconde, un nouvel événement à nous mettre sous la
dent dure. Le précédent président n'a pas économisé sa peine pour nous fournir
une matière première de catégorie supérieure. Grâce à lui, la rigolade en ce
début de XXIe siècle était devenu un gisement industriel comparable
à la sidérurgie du milieu du XIXe »
Il cultive nos nostalgies quand il regrette
la fin du mot « Mademoiselle »
et nous partageons ses enthousiasmes : Robert Hirsch, Sempé, Barbara,
Trenet, Moustaki, Jacky Gelin... ou ses
aversions Morano et Rigide Cageot, Morbide Gigot et autres cons dont ceux qui
l’ont été quelque peu en établissant un
mur pour eux. Il se moque des « questions du jour » du Figaro : « sachant que la croissance est de 0 %,
le chômage de 10%, le déficit public de 3 % ne trouveriez- vous pas judicieux
d’avoir une croissance de 10%, un chômage à 3% et un déficit public à
0% ? »
Il s’insurge contre
les noms cédés à des marques pour des lieux consacrés au sport : Kindarena,
et nous fait plier de rire même avec des histoires belges :
« Terrible
accident d’hélicoptère dans un cimetière belge, les sauveteurs ont déjà dégagé
800 corps »,
« J’adore parler de rien, c’est le seul
domaine où j’ai de vagues connaissances » Oscar Wilde
Tout est dit.
Ci dessous le lien avec sa chronique concernant Charlie Hebdo.
http://www.dailymotion.com/video/x2ec6mz_francois-morel-je-pense-de-toutes-mes-forces-qu-il-faut-s-aimer-a-tort-et-a-travers_fun
Ci dessous le lien avec sa chronique concernant Charlie Hebdo.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire