Nous revenons place de l’Iman Shah Abbas de jour, vide du
monde d’hier soir et encore ensommeillée.
Nous commençons par visiter la mosquée de l’Imam, c’est un festival
de bleu de toutes nuances au dehors comme au-dedans. Curieusement la porte
d’entrée en bois doublée d’une deuxième porte en métal, donne sur la place dont
elle forme un des côtés, mais se trouve désaxée par rapport à la direction de la Mecque. Nous passons
le porche et contournons un énorme « bénitier » de pierre.
La cour est encombrée d’échafaudages chargés de supporter
des toiles tendues afin de protéger les fidèles du soleil lors des prières. Les
carrelages intègrent le jaune au bleu couleur royale. Les voûtes nécessitent
d’utiliser la mosaïque pour épouser les formes arquées.
Dans la salle de prière
(chabestan) est signalé au sol avec des dalles noires, le lieu précis où se
placer pour avoir de l’écho qui dit-on reproduit les sons sept fois. Un
religieux en civil, chante des textes coraniques avec au début comme à la fin
le très compréhensible « Allah Akbar ». Ce chant poignant exprime le même recueillement que le grégorien, avec plus d'ornements.
Outre la magnifique salle de prières nous visitons les deux
iwans ou eivan (salle voûtée ouverte d’un seul côté) et deux madrasas symétriques possédant un petit jardin
comparable à deux cloitres. Un cadran solaire constitué d’une marche biseautée
d’un côté indique midi
lorsque le soleil la recouvre entièrement. A gauche de l’entrée à
l’endroit qui servait avant aux
ablutions, le décor sans carreaux est tout à fait différent, mais magnifique.
Face à l’entrée, l’iwan nord protégé par des vitres est accessible côté cour à
la condition de se déchausser pour fouler le carrelage turquoise.
Cette mosquée possède quatre minarets, surmontés par un
fin balcon en moucharabieh. L’ensemble
est vraiment impressionnant, un peu caché par la disposition de toiles qui
coupent la vision. Nous remarquons, dominant la salle, une cage vitrée destinée
à la protection de mollahs importants. La coupole en restauration est
splendide.
A la sortie de cette mosquée de l’Imam, nous entrons dans celle de Cheikh Lotfollah construite juste avant, au début du XVII°
siècle. Elle n’a pas de minaret « puisque seule la famille royale y avait
accès ». On y entre par quelques marches en contrebas, c’est
inhabituel ; là aussi l’entrée est désaxée et il n’y a pas de cour
intérieure. Un couloir coudé en carreaux nous mène à la salle de prière
circulaire sous un dôme dont la décoration évoque une queue de paon.
Des
versets du Coran sont écrits d’un bleu profond, en écriture coufique la plus ancienne forme
calligraphique de l’arabe toute en …
arabesques. Haleh nous raconte que la mosquée avait été construite pour la
femme du Shah safavide mais je ne trouve aucune info sur le guide Olizane
concernant cela. Nous devons libérer les lieux pour la prière de midi et nous ressortons sur la place
si vaste qu’on y pratiquait le polo.
D’après les notes de voyage de Michèle Chassigneux.
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