A la maison De Launay à Bourgoin-Jallieu dans le cadre d’un travail
concernant l’art contemporain et la mémoire, Gilbert Pot mettait en scène trois
femmes racontant leurs vies à partir d’une cuvette, d’un lampadaire, d’une
robe.
Barbara, Angèle et Jacqueline alternent leurs récits sous leurs portraits
de jeunesse en adoptant la forme que pourrait prendre un jeu télévisé ou
radiophonique où il n’y aurait rien à gagner, sinon le plaisir de raconter.
Une de mes copines jouait dans la pièce alors ça joue sur mon appréciation,
mais ce théâtre amateur enjoué en vaut bien d’autres, la sincérité en plus.
Passé le moment où chacune d’elle a fait part de ses problèmes de trac ou
de sourcils, ces vies juxtaposées sont des récits de solitudes où l’objet
prétexte à paroles n’est plus forcément central. Mais les hommes guère
plus, même au bout de sept enfants, ils arrivent et repartent en tant que
« jules » en route vers d’autres « poules ».
Ce n’est pas grave, elles passent de la rudesse à la légèreté comme qui
rigole, indestructibles.
L’auteur a beau se réclamer de Boltanski, le plasticien aux vêtements en tas qui évoquent puissamment la shoah, ici
se retient la fantaisie.
Certes leurs vies ont été tourmentées, mais la
fraîcheur de ces filles demeure malgré leurs rides d’expression.
Les photographies qui illustrent ce texte ont été prises dans une exposition de Chema Madoz aux rencontres photographiques d'Arles
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