vendredi 21 novembre 2014

Gratuité.

" Pour encourager à la lecture, certaines écoles du Texas donnent 2 dollars à chaque élève qui lit un livre jusqu’à la dernière page "
Libération présentant le dernier livre de Michaël J. Sandel 
« Ce que l’argent ne saurait acheter »
Où en est-on rendu ? Quand on parcourt les listes des meilleures ventes de livres, on pourrait se réjouir parfois que la lecture (en Valérie T.) devienne une activité en voie de raréfaction, mais c’est pour essayer de sourire avant que d’être atterré. Le remède sonnant, pire que le mal, fait trébucher une dernière fois le livre censé ouvrir sur le silence, la lenteur, la découverte, l’intériorité, la subtilité. La gratuité.
Quant à l’écriture, je continue d’être frappé par la maigreur des expressions personnelles qui s’échangent sur la toile, d’ailleurs j’aurai mieux fait d’ interrompre mes tapotages devant écran pour aller à la rencontre d’une livre nouveau comme il s’en vend à la librairie Arthaud pour qui j’ai signé la pétition sans lui apporter un Euro, les réservant au Square où j’ai mes habitudes.  
Comme il fallait une sucette pour accompagner la prestation télévisée de notre président, à chaque collégien à partir de la classe de cinquième est promise une tablette. Le livre y perdra encore quelques plumes. Et je ne pense pas que la concentration nécessaire à la réflexion et à l’infusion des connaissances progresseront.
Des sous pour les ordis, et les profs passent dessous.
« L’élève se trouve affecté d’un sentiment de toute-puissance qui l’encourage prioritairement à réagir plutôt qu’à intégrer la pleine portée des propos exposés durant un cours. »
Eric Sadin dans Libération
Par ailleurs une qui n’aura pas le prix (de Flore), Fleur Pellerin, joue la comédie de la sincérité en disant ne plus lire de livres depuis deux ans, elle est ministre de la culture.
Taisez vous ! Vous savez  si bien vous taire pendant des jours après qu’un jeune ait perdu la vie, dans la boue, un samedi soir pour être venu défendre une renoncule.
Alors que Jouyet en simplet aurait pu nous divertir, l’incompétence s’ajoute à l’indignité quand le ministre de l’intérieur ignore que la gendarmerie pouvait utiliser des grenades.
Et pauvres cognes à défendre un grillage alors qu’il y avait ce soir là, « jour de foot » sur Canal !
La marchandisation traverse le monde, elle atteint le sommet de l’horreur avec  DAECH qui a fixé le prix des femmes :
« Une chrétienne 50 €, pour celles de 40 à 50 ans : 33 € … Toute personne qui ne respecte pas le barème fixé par l’état islamique sera condamné à mort » Courrier international

«  Où Dieu trouve-t-il tout ce noir qu’il met
Dans les cœurs brisés et les nuits tombées » V. Hugo
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Dans « Le Canard » de cette semaine :

1 commentaire:

  1. J'aime encore mieux l'autre mot, Guy.
    Tu sais, l'autre "G" mot : la grâce.
    Pour moi, la gratuité est une pale copie, dans le style de la tirade que William S. met dans la bouche du Prince d'Aragon, lors du deuxième choix des coffrets dans "Le Marchand de Venise". Lire les trois scènes de coffret dans "Le Marchand" et t'attarder sur la deuxième scène pour comprendre comment "la grâce", par mauvaise alchimie, devient la gratuité...Le portrait du prince d'Aragon pourrait être celui de... François Hollande, ou de la classe moyenne en général, pendant qu'on y est.
    Bon courage.

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