Nous pique-niquons assis sur une énorme
natte, sous une allée d’arbres, de pains plats tartinés de thon et fromage et
d’une pastèque.
Nous nous arrêtons à Naqsh-e Rostam. Dans la falaise 4 tombeaux en forme
de croix, évoquant Pétra pour l’une d’entre nous, abritent des rois achéménides
dont Darius. Des bas reliefs postérieurs célèbrent la victoire de Shapour sur
les romains ou l’investiture d’un roi.
Face aux tombeaux s’élève la Kaaba-e-Zardusht ou Kaaba
de Zoroastre, tour de feu enfoncée dans un carré en dessous du niveau actuel du
sol.
D’un coup de mini bus, nous nous dirigeons vers Pasagardes. C’est l’ancienne capitale
achéménide de Cyrus. Nous n’en voyons que le tombeau au centre d’une immense
plaine. En forme de pyramide à la base, 7 marches plus ou moins hautes
conduisent à un édifice de pierres dont il ne reste plus que les lourds vantaux
chargés de protéger jadis le corps et le trône en or du roi.
Nous buvons un café au lait bouillant avant de reprendre une
longue route. Nous faisons une halte à Abarkuh
devant un cyprès de 4500 ans, « probable témoin des premières vagues
aryennes » trônant dans un jardin d’un vert reposant après toute l’aridité
des alentours. Très vite trois jeunes garçons
nous repèrent et débarquent en
motos pétaradantes autour du mini bus. Ils testent leur anglais pour entrer en
contact avec nous, répètent nos noms. Ils n’ont pas l’âge de conduire, sans
casque qui plus est, mais pratiquent le dérapage contrôlé avec maestria devant
les étendards noirs mortuaires d’une
maison voisine.
Nous buvons un thé bouillant préparé par notre chauffeur.
Dernière étape : il nous reste 200 km avant d’atteindre Yazd.
La route en ligne droite traverse des étendues désertiques
d’un paysage sec et rocailleux, sans village pratiquement depuis ce matin. Pour
nous distraire Haleh (« croissant de lune ») passe de la musique, des chansons italiennes,
françaises (Juliette Gréco, Michel Berger revisité) un peu d’anglais, lorsque
nous ne somnolons pas.
A chaque check point M. Ali enfile son pull à épaulettes. On
commence à apercevoir des dômes en terre, construits au ras du sol, qui servent
de châteaux d’eau.
Nous arrivons à Yazd dans
la nuit, surpris de l’ampleur de la ville, de son côté plus moderne par rapport
à Shiraz. Les monuments à caractère musulman sont joliment éclairés. Nos deux
Iraniens semblent hésiter sur la direction. Haleh s’arrête pour demander son
chemin, téléphone et finit par trouver le jeune homme envoyé à notre rencontre
par l’Hôtel Abib Almamalek situé dans la vieille ville. Il s’agit d’une
ancienne maison de marchand en torchis avec des murs hauts et une porte
d’entrée plus haute encore. Nous pénétrons dans un patio couvert aménagé en
restaurant, bordé de larges divans en bois. L’accueil est agréable avec un
verre de jus d’orange en bienvenue. Nous investissons les chambres surélevées
de 3 marches composées de trois à cinq lits chacune. Nous héritons de la plus
grande avec un petit salon central. Nous sommes les seuls clients à cette heure
tardive, nous mangeons bien après une petite balade sur le toit proposée par un
jeune employé. Douche, lessive, journal et dodo.
D’après les notes de Michèle Chassigneux.
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