« Même
si l'abri de ta nuit est peu sûr et ton but encore lointain sache qu'il
n'existe pas de chemin sans terme. Ne sois pas triste »
D’un coup de voiture, nous parvenons au palais Bagh-e-Eram et ses
jardins botaniques qui me sont déjà un peu familier car photographiés dans le livre des éditions
suisses Olizane, seul guide francophone
disponible. Pour cause de ramadan, nous ne visitons pas le palais qâdjâr mais
nous déambulons dans le jardin en rénovation, privé d’eau dans ses canaux
transversaux, qui a du être une vraie splendeur autrefois.
Les serres récemment
construites font le bonheur de nos chasseurs d’images, les arbres dont de
remarquables cyprès offrent une ombre appréciable et les grenades sont mûres.
Mais ce n’est pas la saison pour s’extasier devant la roseraie. Dans les allées
nous apercevons une femme nous souhaitant la bienvenue, elle nous filme sur son
portable, en échange, elle pose pour nos photos.
Le mot paradis
vient d'un mot persan qui signifie jardin
du seigneur.
Il nous reste une visite mais nous cherchons de l’eau
fraîche pour tenir le coup. Les rues traversées en voiture sont beaucoup plus
calmes, les rideaux des magasins sont baissés, comme le dimanche après midi chez nous.
M. Ali nous dépose près du mausolée de Chah Tcheragh (Shah Cherâgh) surnommé le roi aux
lumières. Une fois le nouveau bazar traversé, nous les filles devons nous
soumettre au port du tchador prêté par le mausolée pour celles qui veulent
entrer. C’est en riant que les vieilles nous palpent et apprécient de nous voir
respecter les règles, mais nous avons du mal à maintenir le tissu
immanquablement attiré par l’arrière et glissant sur le voile que nous portons
déjà ! Ali et les trois hommes rigolent dans la cour où nous les
retrouvons mais les regards rieurs des gens que nous croisons n’ont rien de
moqueurs. Nous déposons nos chaussures dans de sacs plastique remis à une
consigne et rentrons séparément dans le lieu saint.
C’est un éblouissement ! Murs et plafonds sont
complètement recouverts de miroirs colorés ou non, reflétant les lumières des
lustres grandioses. Clinquant, lumineux. Nous marchons sur de rouges tapis
moelleux, pieds nus, contrairement aux iraniennes en chaussettes, maladroites
dans nos tchadors trop grands sur lesquels nous marchons. Beaucoup de fidèles
lisent tranquillement des Corans mis à disposition sur des étagères. Dehors des
employés étalent des tapis sur le sol dallé pour la prière du soir de 20h 30, très fréquentée en période
de ramadan. Toujours enfoncées dans nos tissus, nous faisons le tour de la cour
importante, admirant deux coupoles en bulbe recouvertes de faïences. Que le voile semble léger lorsque nous
retirons les tchadors ! Nous reprenons le chemin de l’hôtel en passant une
nouvelle fois par des bazars, nous acquérons pierres de prière, eau fraîche et
pâte de yaourt. Il est 20h quand on
s’installe au restaurant, la fatigue se lit sur les visages.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire