L’église désaffectée en 1980, était classée depuis Mérimée
aux monuments historiques.
Aujourd’hui, il ne convient plus de dire « visite de
l’église Saint Laurent » mais au « musée »
tant les nouveaux aménagements ont sublimé les lieux par des moyens numériques
adaptés, des éclairages judicieux, une pédagogie plaisante. La promesse d’un
« décryptage de la crypte » est tenue.
Si l’enveloppe extérieure du XIX° est conservée, la mise en
évidence des différentes strates de l’histoire du bâtiment est habile et
originale.
Depuis le IV° siècle, un cimetière existait hors les murs,
sur la rive droite de l’Isère en face de la bourgade qui aura besoin d’agrandir
ses fortifications jusqu’à l’époque d’Haxo,
« le Vauban du XIXème siècle ».
Le lieu fut occupé par des sépultures successives qui ont pu
atteindre le nombre de 1500, au moment où le nom de Gratianopolis (ville de
l’empereur Gratien) supplanta la dénomination gauloise de Cularo.
Une église cruciforme fut édifiée au dessus des tombes et mausolées .
Puis en 800 une nouvelle bâtisse avec sa nef s’éleva après d’autres
reconstructions dont la crypte, dite de Saint Oyand au VI° siècle, très bien
conservée, qui reste un rare exemple d’édifice du haut moyen âge encore debout
avec ses agneaux et colombes des premiers temps chrétiens.
En l’an 1000 des bénédictins s’y installèrent, ils y prièrent
jusqu’en 1790, mais du cloître il ne reste que les fondations.
Mosaïques, peintures, sculptures, vitraux témoignent des différentes
époques, ainsi au plafond se remarquent
des svastikas qui n’étaient pas au XIX°, au moment où elles furent peintes, le
symbole nazi. Parmi les objets découverts dans les sépultures, un grain de
chapelet en forme de tête de mort est remarquable.
Un saint Pierre se devine sous une maçonnerie du XV°, après une
vue d’ensemble du site où au dessus de la crypte apparait l’église
carolingienne, puis romane jusqu’aux quatre évangélistes peints sur la voûte du
chœur autour d’un christ en majesté.
Sur un vitrail, le
saint patron du lieu, Laurent, présente les pauvres à l’empereur comme étant « le
trésor de son église », cette impertinence lui vaudra le supplice du grill
représenté par ailleurs sur une toile peinte en 1850.
Le site internet http://www.musee-archeologique-grenoble.fr/
est à la hauteur du dispositif mis en place depuis 2011. La visite est gratuite.
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