Les danseurs viennent sur le plateau et dansent dans le
silence.
Il fallait bien chez De Keersmaeker qui tricote si bien la
danse avec la musique que dans un troisième temps les danseurs rencontrent la
musique. Une musique pas facile à apprivoiser mais que les mouvements des corps
rendent plus fluide. Les courses à
l’envers reprennent leur bon sens, les
galopades s’amorcent, des duos fragiles apparaissent, des harmonies s’ébauchent
et s’il faut se raccrocher au titre qui signifie « Le tourbillon du
temps » nous sommes dans l’ambigüité qui s’affiche en latin pour une
certaine universalité, en réalité destinée à une caste lettrée.
Je suis en face d’un tournoiement parfaitement réglé comme
si je regardais un documentaire sur le ballet des planètes de notre système
solaire dont « le silence éternel des espaces infinis m’effraie »
avec Pascal. Cette musique vivante est intéressante à aborder, d’ailleurs l’initiation
ne dure qu’une heure. En 2008 ATDK était venue à la MC2, mon billet était
bref :
Les
spectacles nous contraignent et le jeu avec le temps est une découverte
renouvelée. Avec cette musique nous restons dans l’attente comme si les
instruments n’en finissaient pas de s’accorder mais quand la lumière s’éteint
sur un dernier geste discret et central du chef d’orchestre nous venons
d’éprouver l’épaisseur de l’instant, de goûter la justesse de gestes dont le
prix tient à leur brièveté, à leur inventivité, à leur évidence
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