Donnant sur une place magnifique, le musée des beaux arts & d’archéologie en réfection présente un
florilège de ses richesses : Renoir, Vallotton, Fragonard… Charles Morin
et Elodie La Villette
bien mis en valeur à la suite de quelques échantillons des écoles italiennes,
espagnoles d’une collection constituée presque un siècle avant le Louvre.
L’entrée à la FRAC Franche Comté est également gratuite le
dimanche mais dans l’immense bâtiment construit à l’emplacement de l’ancien
port il y avait peu de choses à voir entre deux expositions temporaires,
sinon une partie de « les choses
vol.2 » : quelques boites de soupe de Warhol, une pile de
couvertures, un réfrigérateur écrasé, un fil de téléphone surdimensionné, un
balcon en néon, des classeurs où sont rangés des sucres ..
Quand Victor Hugo
qui est né sur la même place que les frères Lumière évoque : « Besançon vieille ville
espagnole », il s’agit d’une licence poétique, même si des grilles en
fer forgé aux fenêtres d’une ville harmonieuse peuvent évoquer le pays d’Esméralda.
Dans la maison natale du pair de la nation, aménagée de
frais, ne subsiste pas de mobilier d’origine, l’espace aménagé pour célébrer
l’écrivain et le politique manque quelque peu d’âme mais pas de pédagogie. Des
projections poétiques au dessus de la tapisserie d’une chambre sont du meilleur
goût, sans tintamarre. Un écrivain afghan réfugié occupe une partie de
l’habitation, la municipalité honore ainsi la mémoire du puissant humaniste.
Tristan Bernard, également bisontin ironise : “ Sur la façade de la maison où je suis né,
il y a une plaque comme sur la façade de la maison natale de Victor Hugo. Mais
c’est celle de la Compagnie
du gaz. » Un lycée est aujourd’hui au nom de l’auteur de tant de bons
mots.
Je ne suis pas retourné à Palente sur les traces des Lip (Piaget, l’autogestion
et la manif c’était il y a 41 ans) mais sur le site de l’usine de textile
Rhodia où travaillèrent 2000 personnes. Les friches sont photogéniques, seulement
le gardien charmant nous a découragé de poursuivre trop loin. A proximité des
salles de concerts et d'enregistrements s’intitulent La Rodia.
Les premières aubépines s’éclairaient sur le fond sombre
d’un hiver qui n’en fut pas vraiment un, hormis les piquets rouges plantés au
bord de la route qui mène à Ornans.
A l’entrée du pays de Courbet surgit un cimetière immense en
contrebas de la route comme on en voit rarement, mais pour « L’enterrement »
il faut aller à Orsay. Hector Hanoteau en exposition
temporaire joue parfaitement de la lumière et des noirs comme son maître. Le
musée lui aussi remis agréablement à neuf ne comporte pas d’œuvres de grande
ampleur du chef de fille du réalisme mais des tableaux de jeunesse, des
paysages, des scènes de chasse qu’il pratiquait
parfois illégalement.
Cependant les paysages présentés dans la maison natale
du communard prennent toute leur valeur après un moment de route dans une
nature particulière, où justement
« Pour peindre
un pays, il faut le connaître.
Moi je connais mon pays, je le peins,
les sous bois, c’est chez nous.
Cette rivière, c’est la Loue,
allez-y voir, et vous verrez mon tableau. »
Moi je connais mon pays, je le peins,
les sous bois, c’est chez nous.
Cette rivière, c’est la Loue,
allez-y voir, et vous verrez mon tableau. »
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