J’ai lu ce roman magnifique dans une édition destinée à des collégiens et cette intention est vraiment adaptée, bien que le vocabulaire des commentaires, « le schéma actanciel », eut tendance à dévitaliser un texte limpide.
Par contre en conclusion, je ne peux qu’approuver
l’accompagnatrice de lecture qui évoque l’écriture:
« lyrique,
comique, pathétique, polémique, ironique, héroï-comique… » sensuelle,
poétique.
Livre d’initiation, d’amour, d’amitié, un hymne bref, léger
et profond, aux conteurs et aux livres, déclencheur de réflexions et source
d’un plaisir renouvelé de bouquiner.
« Elle a fini
par mettre ta foutue veste, ça ne lui allait pas mal d’ailleurs »
J’avais commencé en appréciant la liberté, l’audace, de deux
jeunes gens en rééducation dans la campagne chinoise dans les années 70, par la
suite l’histoire devient plus âpre : l’autre face de la liberté. Le
dénouement inattendu accentue la force de cet ouvrage paru chez nous en 2000.
« Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse
corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et
l'ouvrîmes silencieusement. À l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent
sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous
accueillirent à bras ouverts: à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac,
avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert,
Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques
Anglais : Dickens, Kipling, Emily Brontë... - Quel éblouissement! - Il referma
la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me
déclara : Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse.
Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde. »
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