Le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, MuCEM,
est devenu à Marseille un nom commun directement identifiable par son
architecture en résille de béton.
Le magnifique carré de Riciotti construit à l’emplacement du
hangar portuaire J4 est la partie la plus remarquée d’un ensemble relié par des
passerelles très fréquentées menant au fort Saint Jean aménagé également pour
des expositions. Les fortifications à l’entrée du vieux port sont désormais
agrémentées de jardins et nous pouvons profiter de point de vues variés sur Notre
Dame de la Garde
d’un côté et de l’autre le quartier Euro méditerranée et la Joliette, derrière la cathédrale
Nouvelle Major de style romano byzantin aux pierres alternant le vert et le
blanc.
Au fort Saint Jean des maquettes anciennes concernant le cirque
ou des marionnettes nous reposent d’autres expositions plus roboratives.
Jusqu’à début janvier dans le musée de société ,« bâtiment
de pierre, d’eau et de vent »,
une exposition particulièrement d’actualité s’intitule « Au bazar du genre » et brasse les notions de masculin
et de féminin.
Il est question de régulation des naissances, de maternité,
de virginité, de séduction, d’égalité homme / femme, des droits des homosexuels,
et de ceux qui jouent de leur genre.
Des objets rituels sont présentés où une écharpe d’enterrement
de vie de jeune fille en Angleterre côtoie une serviette d’apparat syrienne
brodée à nouer autour de la poignée du sabre du marié.
Des installations d’artistes, des témoignages, des affiches rappellent
ces luttes sempiternelles pour l’égalité, la liberté. Agréablement présentées,
elles n’apportent pas d’éléments vraiment inédits à ceux et celles qui ont vécu
ou se sont bagarré pour des évolutions de la société française.
Mais bien des
victoires remportées se situent plutôt dans le passé alors que dans une vidéo une
femme ne cesse d’enlever les tissus qui lui masquent le visage : nous pouvons
être perplexes.
Dans la galerie de la Méditerranée,
semi permanente, nous suivons 2000 ans d’évolution de l’agriculture avec beaucoup
de pièces provenant du musée des arts et traditions populaires de Paris : blé,
eau et troupeaux. Je n’avais pas vu qu’il était aussi question de l’invention
des dieux.
Nous passons ensuite à Jérusalem la ville trois fois sainte
avec son Mur, sa mosquée Al Aqsa son église du Saint Sépulcre, puis derrière
une guillotine et une vidéo où la liberté de Delacroix finit mal, un parcours
est consacré à la citoyenneté et un autre aux découvertes des routes maritimes.