En matière photographique,
plus que jamais, chacun à son image à dire et le foisonnement nous aveugle ;
alors quel plaisir quand Arles nous offre encore des moments de découverte !
Pas forcément dans les expositions estampillées
« découvertes » un peu poseuses où est ressortie camera obscura et technique du ferro type voire les papiers
périmés depuis des décennies.
Mais depuis le temps que je suis au rendez-vous arlésien, en
cette année « black » and white, on peut trouver dans chaque
thématique de quoi justifier le voyage.
J’ai découvert Sergio
Larrain dont je connaissais seulement deux fillettes descendant un escalier.
Une exposition très courue lui est consacrée : bars à marins de
Valparaiso, enfants des rues pris au ras du sol : des hommes et des
pierres. Le chilien mort à 81 ans est poétique et social. En regard, Lartigue
et Bourdin paraissent tellement futiles.
Le sculpteur Penone
a installé ses arbres à Versailles, et à la chapelle du Méjan son corps a laissé
une empreinte sur un lit de feuilles de buis. Dans ses yeux on peut chercher
des reflets d’une nature qu’il invite entre les murs, intensément.
J’ai eu du mal à saisir les images d’Afrique du Sud parmi l’abondance
de textes. Par ailleurs le travail sur le
rêve d’un astronaute Zambien m’a laissé dubitatif.
Les photos de lune de Sugimoto
touchent à l’abstraction et valent surtout un coup d’œil d’ensemble.
Courtinat en
photographiant des pauvres chez « les petits frères », présente un des rares témoignages sociétaux d’aujourd’hui
que j’ai pu voir dans cette édition.
Minkkinen apporte un regard frais dans ses autoportraits où il dévoile des
parties de son corps dans des paysages de Finlande.
Les chiens du belge Vanden
Eeckhoudt nous regardent drôlement,
ils sont très tendance dans la production éditoriale profuse sur nos amis les
animaux.
Quant aux copains du spectacle d’Avignon, ils ont droit à la
lumière avec des montages vus côté plateaux ou côté gradins.
Les images colorisées de photographes à Beyrouth ou au Caire
sont émouvantes et ont parfaitement leur place en cette année consacrée
essentiellement au noir et blanc. Des collages renouvellent un genre rebattu en
ne collant pas forcément précisément.
Les visages retouchés de personnalités d’Hollywood pour les
journaux mettent sur l’avant ce qui fut
jadis maquillé.
La pratique populaire des albums photos du temps où nos mémoires étaient dans des
armoires est bien mise en scène : intercalaires avec toiles d’araignée et
pages autocollantes vite jaunies.
Toutes les images mises en ligne sur Flickr en 24h et tirées
sur papier envahissent une grande salle du palais de l’Archevêché ; elles
illustrent cet article.
Grain de sable, grain de sagesse :
Mon voisin Hubert se consacre depuis mardi à un mandala dont
il nous informe qu’il sera dispersé samedi
7 septembre à 17h chez les compagnons
d’Emmaüs à Sassenage lors d’une journée « portes ouvertes ».
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