« Rome est
tombée mais n’est- ce pas, en vérité, comme s’il ne s’était rien passé ?
La course des astres n’est pas troublée, la nuit succède au jour qui succède à
la nuit, à chaque instant, le présent surgit du néant, et retourne au néant,
vous êtes là devant moi, et le monde marche encore vers sa fin mais il ne l’a
pas encore atteinte, et nous ne savons pas quand il l’atteindra, car Dieu ne
nous révèle pas tout »
Il est question de Saint Augustin, d’un retour au pays pour
faire vivre un bar en Corse, et de la
fin de l’empire colonial français.
« Le temps s’est allégé de l’espoir et il
file imperceptible et vide, au rythme toujours plus rapide des enterrements qui
rappellent Marcel au village… »
L’écriture riche varie ses rythmes et l’avancée dans les 200
pages se mérite.
Les paroles qui ont traversé les siècles s’accordent au
temps de la mort ; des personnages grotesques s’agitent autour d’un
comptoir dans des chapitres parallèles.
Cette juxtaposition est déstabilisante mais l’apocalypse
finale fait se rejoindre le sacré et le profane.
« Les fouilles étaient terminées, ils
avaient regagné lentement leur monde respectifs et ils tendaient les mains l’un
vers l’autre au dessus d’un abîme que rien ne pouvait combler. »
Les mots choisis de l’écrivain né en 68 ne peuvent nous
consoler, ses récits sont tous tragiques
et on aime ça.
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