Un livre d’Alain Rémond dont je lis avec plaisir les chroniques en dernière page de Marianne après celles de « mon œil » qu’il délivrait à Télérama, ça ne se refuse pas. J’avais adoré Chaque jour est un adieu (2000).
J’ai trouvé cependant que ces 100 pages reprenaient
le chemin déjà parcouru des souvenirs familiaux avec la même sincérité, mais sans
la fraicheur première.
« On devrait écrire
chaque livre comme si c’était le dernier ».
Pourtant l’entame de cet ouvrage laisse deviner l’impérieuse
nécessité de l’écriture.
Sous le hangar d’une ferme abandonnée où s’abritent
des promeneurs sous l’orage, des papiers qui sont tout ce qui reste d’une
famille ouvrent la réflexion, éveillent les souvenirs.
Est-ce parce que j’avais pris à la lettre la comptine du mois de juin : « les
cahiers au feu, la maîtresse eu milieu », que je ne me suis pas laissé envahir par les
papiers ?
Alors j’ai trouvé parfois redondante la plainte du
mélancolique qui vire hypocondriaque de la préservation de la facture et de la
quittance.
Les actes de vente, les livrets militaires, les fiches
d’état civil sont des mines, les sources des histoires, mais j’espère que celui
qui a su nous faire partager ses tourments avec les cintres suivra les conseils
qu’il délivre à son petit fils :
« Pense aux morts mais
occupe- toi des vivants »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire