Le trimestriel trouvé à Carrefour en est à son numéro
6.
Il est bien bon de s’attarder sur des paroles fortes avec
des personnes qui parlent comme des livres. Comment ne pas y avoir pensé plus
tôt de fixer ces voix sur du papier?
Rocard, avec l’insolence que l’on prête à la jeunesse
bénéficie d’un cahier spécial, il évoque son père et porte des paroles toujours
aussi exigeantes et décapantes :
« Il vous tombe
dessus tous les jours des pulsions de l’opinion sur n’importe quoi et le
gouvernement a pratiquement l’interdiction de la négliger [….] C’est naturellement idiot, dangereux et inefficace
mais c’est une créance médiatique sur le pouvoir qui est un empêchement de
gouverner sérieusement. »
Danielle Sallenave qui plaide pour la transmission évoque Cocteau,
à qui l’on demandait ce qu’il emporterait si le feu prenait dans sa maison, a
répondu : le feu ! Elle : la transmission de la langue.
Le récit de la vie de Walt Disney artiste et entrepreneur
est passionnant, retraçant un parcours exceptionnel sans négliger le côté
sombre.
Les articles autour de la thématique principale de la
clandestinité ne sont pas tous périphériques comme: Cartouche le bandit
populaire, un détective privé et un ouvrage clandestin de sciences de la vie du XVII°.
Il est aussi
question d’un prisonnier chinois qui a vécu l’enfer de la torture, de
l’ « odyssée des bas fonds » de sans papiers, de la « black
économie » ( 2/3 de l’économie au Bénin est informelle) et du rappel de
séminaires secrets d’intellectuels à Prague pendant la guerre froide.
Les sujets graves ne manquent pas : les enfants
sorciers du Bénin sont parfois protégés, comme en témoignent des femmes
travaillant dans un hôpital, mais il arrive pour des dents qui poussent d’abord
sur la mâchoire supérieure, qu’un
bourreau fracasse la tête d’un petit contre un arbre.
Les témoignages d’un guetteur, d’un charbonneur des
quartiers Nord de Marseille sont intéressants, désespérants et inattendus
puisque l’article s’interroge : « pourquoi les dealers vivent chez
leur maman ? »
Il faut bien un entretien avec Resnais ou un retour vers
Blondin suiveur de 28 tours de France qui rappelle que « l’homme descend du songe et a tendance à y retourner »
pour souffler un peu.
Les dernières pages finissent sur un sourire par l’équipe des
« papous dans la tête » :
Dans une bibliothèque, la vie de certains romans et pas des moindres
avec une « Madame Bovary » jamais contente qui se confie à
« Guerre et paix » chez monsieur Duval, un dormeur. L’étagère finit
mal, car de toutes les façons « la bêtise consiste à vouloir
conclure », et ça c’est de Flaubert.
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