mercredi 12 juin 2013

France culture papier. Eté 2013.



Le trimestriel trouvé à Carrefour en est à son numéro 6. 
Il est bien bon de s’attarder sur des paroles fortes avec des personnes qui parlent comme des livres. Comment ne pas y avoir pensé plus tôt de fixer ces voix sur du papier?
Rocard, avec l’insolence que l’on prête à la jeunesse bénéficie d’un cahier spécial, il évoque son père et porte des paroles toujours aussi exigeantes et décapantes :
« Il vous tombe dessus tous les jours des pulsions de l’opinion sur n’importe quoi et le gouvernement a pratiquement l’interdiction de la négliger [….]  C’est naturellement idiot, dangereux et inefficace mais c’est une créance médiatique sur le pouvoir qui est un empêchement de gouverner sérieusement. »
Danielle Sallenave qui plaide pour la transmission évoque Cocteau, à qui l’on demandait ce qu’il emporterait si le feu prenait dans sa maison, a répondu : le feu ! Elle : la transmission de la langue.
Le récit de la vie de Walt Disney artiste et entrepreneur est passionnant, retraçant un parcours exceptionnel sans négliger le côté sombre.
Les articles autour de la thématique principale de la clandestinité ne sont pas tous périphériques comme: Cartouche le bandit populaire, un détective privé et un ouvrage clandestin  de sciences de la vie du XVII°. 
Il est aussi question d’un prisonnier chinois qui a vécu l’enfer de la torture, de l’ « odyssée des bas fonds » de sans papiers, de la « black économie » ( 2/3 de l’économie au Bénin est informelle) et du rappel de séminaires secrets d’intellectuels à Prague pendant la guerre froide.
Les sujets graves ne manquent pas : les enfants sorciers du Bénin sont parfois protégés, comme en témoignent des femmes travaillant dans un hôpital, mais il arrive pour des dents qui poussent d’abord sur la mâchoire supérieure,  qu’un bourreau fracasse la tête d’un petit contre un arbre.
Les témoignages d’un guetteur, d’un charbonneur des quartiers Nord de Marseille sont intéressants, désespérants et inattendus puisque l’article s’interroge : « pourquoi les dealers vivent chez leur maman ? »  
Il faut bien un entretien avec Resnais ou un retour vers Blondin suiveur de 28 tours de France qui rappelle que « l’homme descend du songe et a tendance à y retourner » pour  souffler un peu. 
Les dernières pages finissent sur un sourire par l’équipe des « papous dans la tête » :  Dans une bibliothèque, la vie de certains romans et pas des moindres avec une « Madame Bovary » jamais contente qui se confie à « Guerre et paix » chez monsieur Duval, un dormeur. L’étagère finit mal, car de toutes les façons « la bêtise consiste à vouloir conclure », et ça c’est de Flaubert.

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