lundi 27 mai 2013

Cannes cinéphile 2013.



Alors que les amours torrides ont, parait-il, caractérisé ce cru festivalier 2013, dans les 13 films que j’ai pu voir : pas un poil.
Alors depuis ces antipodes, je me contenterai d’un incertain regard, avant d’être plus précis chaque lundi sur ce blog au moment de la sortie de quelques uns de ces films en salle.
L’auto portrait, bien qu’un peu complaisant, de Marcel Ophuls, Un voyageur, constituait une introduction parfaite à notre petite semaine de cinéma intensif puisque la vie de l’auteur du Chagrin et la pitié, l’héritier de Max, se confond avec l’histoire du cinéma.
Nous commençons notre voyage annuel en cinéma par Singapour avec Ilo Ilo où la violence économique, sociale, familiale ressemble à celle de chez nous.
A la porte de l’Europe, en Grèce, L’escale est bien peu confortable pour les iraniens dans l’attente d’un  nouveau départ vers d’autres pays.
Et dans Paris, les clochards, Au bord du monde, soulignent la folie de notre humanité déséquilibrée.
Lors de la mort d’un enfant, au Japon dans Wara no tate (le bouclier de paille) ou en Russie avec The major, la société déchaine une violence inouïe, que ce soit  lors de carambolages spectaculaires dans un pays apparemment lisse ou sur les routes recouvertes de neige sale d’une société défaite.
Une communauté au Canada peut être tout aussi implacable envers un jeune gothique, innocent, Black bird.
En Australie, un enfant en errance, lui aussi, revient vers des racines traditionnelles du bush dans Satellite boy.
Et au Tchad,  par une suite d’évènements heureux, Grisgris le danseur handicapé et Mimi la prostituée se réfugient au village,également.
La solution d’un retour vers les années 60, au temps de oppositions simplistes autour d’un ring de catch, dans Nos héros sont morts ce soir, n’est pas forcément convaincante.
Gilles Perret avec Les jours heureux revient sur les avancées du Conseil national de la résistance quand Hessel et Aubrac s’exprimaient avec force.
Libé a beau caractériser Le démantèlement d’ « épouvantable géronto drame canadien », j’ai  été ému par  l’histoire d’un éleveur de moutons qui a décidé de vendre sa ferme.
Lors d’une première rencontre avec le cinéma indonésien dont j’ai apprécié les histoires emboitées dans Recto verso, j’ai enrichi ma vision d’un pays qui m’était inconnu où certaines familles vivent comme dans les banlieues américaines du Nord.
Une jolie fille roule en bicyclette avec son panier d’osier, elle aurait pu nous reposer de cadavres qui se sont accumulés pendant toutes ces heures dans des salles aussi obscures que dehors, mais la mignonne, la nuit venue, cauchemarde.

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