Comme je connaissais un peu l’artiste, je pensais que
c’était « sa » dernière exposition tant elle nous a habitué à se
mettre en scène bousculant toujours plus loin les frontières de l’intime, la
délimitation entre l’art et la vie.
Dans la chapelle Saint Martin du Méjan (le milieu), à Arles, à côté des éditions Actes Sud, la
chercheuse inventive nous livre une exposition poignante à partir de deux idées
élémentaires.
A Istanbul, elle a filmé d’abord de dos, puis se retournant,
des habitants de la ville qui voient la mer pour la première fois.
Toujours dans la même ville, elle recueille les témoignages
de personnes aveugles qui décrivent leur dernière vue.
Au terme d’une journée consacrée à une orgie d’images lors des rencontres photographiques, nous en
prenons plein la face.
Le dispositif est sans chichi : une photographie de la
personne, ses paroles brèves mais incandescentes, et la représentation de la
chose vue : un arrière d’autobus flou, le médecin qui a opéré sans succès,
l’ampoule d’une chambre, pour l’aveugle de naissance, son rêve : une
voiture décapotable…noire.
Simple et puissant.
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