Ce n’est pas seulement une biographie de plus à propos d’un
champion qui demeure un mythe pour toute une génération. « Facile à admirer et si difficile à aimer »
Mais tout est dit : Bordeaux- Paris gagné juste après le critérium du Dauphiné,
les grands prix de Lugano, les équipiers, les femmes, le champagne, les
stimulants, l’argent, ses souffrances, son mystère… bien écrit.
Cet exercice d’admiration sans flafla parle du Grand Jacques
et bien sûr de l’auteur lui-même avec intensité et finesse.
En vue de la ligne d’arrivée de ces 150 pages, un joli tour
littéraire mérite le bouquet.
Je fus un partisan de Poulidor le besogneux et j’ai aimé ce
livre dont la photo de couverture souligne l’inquiétude de l’élégant rouleur.
« Je me souviens
avoir pleuré le jour où Anquetil a décidé d’abandonner dans le Tour de France-
d’abandonner le Tour et le vélo. Je l’imaginais faire cela avec hauteur, perché
sur le toit du monde, comme Bobet au sommet de l’Iseran. Point du tout : Anquetil
a fini dans un obscur trou de pluie. Il s’est arrêté là, en pleine peur, pour
abandonner au milieu d’une descente, sous un orage froid. Ce froid glacé, je
l’ai partagé un moment. Quelque chose s’est gelé en moi qui était peut être ma
jeunesse, tout simplement, où l’envie forcenée d’être un autre. »
Bel extrait. Une belle langue qui donne envie d'en lire plus... Merci.
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