Cécile Duflot a repris le Scénique Président en lui disant que ce n’est pas ainsi qu’on parle aux enfants :
« Le devoir des adultes c'est protéger pas angoisser ».
A mon avis, elle a raison, quand  la tête de l’état  joue avec les peurs, c’est l’enclenchement des régressions qui amène à nier le réel pour ne pas affronter ses rudesses. Par ailleurs les écolos utilisent les peurs avec le nucléaire  et pêchent  sur l’autre versant par  l’euphémisation, le déni face  aux problèmes de sécurité ou d’éducation.
L’autre jour  j’ai éteint la radio au moment où  un pédopsychiatre disait qu’il aurait fallu une préparation aux enseignants avant de parler aux enfants du drame de Toulouse.
Si les enseignants ne savent pas parler de la vie, de la mort à leurs élèves, que peut-on attendre d’eux ?
Il  ne s’agit justement  pas que de mots mais de vivre avec les enfants au prix de maladresses qui font  qu’une vie loin d’être irréprochable est justement la vie.
Tous ces parleurs me broutent et les purs nous tuent.
Hauts parleurs, les médias prennent souvent les politiques de haut :
« cette campagne n’aborde pas les problèmes de fond », 
alors qu’ils sont les principaux fautifs de l’abaissement du débat public.
Les chaînes d’information  en continu  ont imposé un tempo endiablé  aux autres médias.
Les porteurs de micro délégués au plein vent n’ont qu’à confirmer ce qui vient d’être annoncé en plateau :
« effectivement ! ».
Les nouvelles sont vendues explicitement  comme des marchandises :
« ne quittez pas, dans la suite du journal, nous verrons comment les anglais sont tellement contents de retarder l’âge de leur retraite »…
La confusion entre journalistes et amuseurs culmine sur Canal +, alors que sur les chaînes publiques les serviles sont au service ; sur TF 1, j’évite, même les commentateurs sportifs me hérissent.
A la télévision, la voix de son maître a toujours été prépondérante, mais à voir la façon de traiter Joly dans la chaîne humaine de Lyon à Pierrelatte ou Mélenchon à la Bastille, le conformisme s’étend de radios en hebdos.
 Bien des citoyens s’abstiennent désormais. Quand j’ai transmis à des camarades Outlook un édito d’Hélène Sixous concernant l’Hui,  certaines m’ont fait part de leur lassitude, de leur envie de silence.
Alors, je ne me sens pas épargné par les formules toutes faites : « trop de buzz, de tweets tuent l’info ! ». 
Face à la bouillie des promesses où les grosses ficelles cyniques sont étouffantes, je me sens gagné par l’inappétence ambiante, tendance imbécile.
....
Dans le Canard de cette semaine:
 


Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire