Je n’avais pas eu besoin d’un teasing un peu envahissant pour attendre avec impatience le CD vendu au profit de la recherche sur le cancer par celui qui « le mercredi s’balade une paille dans sa limonade ».
Illustrées par Sempé ces chansons d’enfance, qui pour beaucoup m’étaient inconnues, réunissent mes deux doux rêveurs préférés : Noël en novembre.
Comme souvent les comptines, ces complaintes sont étranges, mélancoliques, voire tragiques : trois petits coups de bâtons pour la petite hirondelle et le curé ne pleurera pas à l’enterrement de Simone.
Villon est là, « le cœur lui fend », Hugo accompagne ses crapauds, Félix Leclerc rend hommage à l’ours pris au piège, Béart évoque des enfants sages, Botrel plaint le petit Grégoire.
Nous pouvons découvrir des ritournelles traditionnelles :
« J’avais deux écus
Le premier je l’ai bu
Je ne l’ai donc plus
Le second brillait si fort dans la lumière
Que j’en ai fait don à la claire rivière
Mais pour moi le monde est beau
Dans les arbres là haut
Chantent les oiseaux »
Je préfère la version 2011 d’ « En sortant de l’école » de Prévert à celle plus emphatique de Montand.
En d’autres temps plus assurés, j’aurais aimé faire partager à mes élèves « Le jour et la nuit » qui ouvre la belle série. Mais l’école est tellement piétinée, que je ne sais comment les enfants prendraient cette chanson enjouée qui pour vanter l’imagination n’aurait pas besoin de lier apprentissages et ennui.
Le petit garçon de Sempé, en pyjama, au balcon de l’immeuble centre ville regarde les dauphins qui passent dans le ciel, il a bien mis son écharpe.
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