Quand les photographies posées recèlent plus de vérité que celles qui sont volées, c’est que le photographe est bon.
Le sujet se prête bien à l’exercice : les Anglais en Dordogne.
La petite note biographique proposée en fin d’album concernant les 68 portraits apporte de l’humanité à ce qui n’aurait pu n’être qu’un exercice de style où ne manquent pas les touches d’originalité, d’excentricité.
Les Boyd-Carpenters sont venus du Hertfordshire en 1990. Jenny (73 ans ) est brodeuse liturgique, chargée des chasubles de l’archevêque de Canterbury et Michael (77 ans) travaillait à la City avant de prendre sa retraite. Ils retourneraient éventuellement en Grande- Bretagne pour leurs très vieux jours.
La singularité est scrutée, l’identité questionnée. Les destins de ceux qui s’installent en France sont divers. Vont-ils rester ? Poursuivre leur quête ailleurs, revenir en Grande Bretagne ?
Prises en hiver, loin des clichés de la France éternelle qui auraient pu orner les ferries comme jadis les images de beaux villages agrémentaient les compartiments de la compagnie des wagons lits, ces images aux couleurs douces n’en ont que plus de force.
L’auteur, lui-même habitant en Belgique, craint un jour avoir envie de retourner en Angleterre, mais son propos va bien au-delà de sa biographie, même si elle lui donne force et légitimité.
Ses autres travaux sur les déplacés en Europe ou avec MSF, secouent nos représentations de la mondialisation.
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