En étant en avance d’une heure au petit déjeuner, nous apprenons que le Portugal ne vit pas à l’heure d’été. Nous allons faire un tour dans le fog de Porto. Nous remarquons des petites coupoles sur les toits, certaines très jolies et pittoresques, aspirant la lumière dans les maisons et de nombreuses façades traditionnelles recouvertes d’azulejos variés, représentant parfois des saynètes du XVIII° siècle, mais aussi un nombre impressionnant de verres et bouteilles de bières abandonnés dans les caniveaux et sur les trottoirs par les fêtards du vendredi soir.
Nous traversons des quartiers assez délabrés, avec des boutiques attestant d’une histoire qui a connu de meilleurs jours. Le cordonnier, le coiffeur attendent dans un décor charmant d’autrefois pour offrir des services qui se perdent.
La pluie s’installe, nous accompagne lorsque nous traversons le pont du métro qui a mis à mal les maisons de vieux quartiers aux escaliers pleins de charme conduisant au fleuve. Sur l’autre rive, le modernisme s’inscrit dans le paysage avec son téléphérique. Le long des quais bien aménagés s’alignent des caves à vin, des barques anciennes de démonstration remplies de barriques semblent attendre le marinier chargé de manier l’énorme rame à l’arrière depuis une estrade en hauteur.
Nous quittons Porto vers 11h30 heure locale et prenons la direction de Lisboa sous la pluie.
Il y a 320 km à effectuer sur autoroute, sous des nuages noirs gris blancs puis des portions de ciel bleu qui s’agrandissent au fur et à mesure.
Le soleil brille lorsque nous tournicotons dans Lisboa jusqu’à la Place aux fleurs au croisement de la rue Marco Portugal. Heureusement notre logeuse Ana est connue dans le quartier car nous ne disposions pas de numéro de rue pour notre gite. Une musique éclatante s’échappe d’un rez-de-chaussée, fenêtre et porte ouvertes sur la rue. Notre avenante propriétaire fait baisser le son dont profitait tout le quartier et nous pénétrons dans une maison rénovée située juste en face des fêtards. « Sinon le quartier est calme ». Nous garons la voiture pour la semaine dans la maison, et la porte se referme automatiquement derrière nous. Ana nous fait visiter les trois niveaux de l’appartement abrité du soleil par des volets intérieurs en bois blanc assortis aux murs.
Il n’est que 18h, le ciel bleu nous invite à une première visite de la capitale, ou du moins du quartier. Nous empruntons nos premières rues en pente aux jolis noms : rua des Palmiers, rua do Jasmin pour déboucher ensuite sur une place ombragée par d’énormes caoutchoucs, la Praça do Principe Real, occupée au centre par un bassin et un restaurant abrité sous une véranda dont l’ambiance rappelle celle de jardins parisiens, du Luxembourg ou des Tuileries.
Nous nous dirigeons vers le jardin botanique situé dans les murs de la faculté des sciences, point de départ de la révolution des œillets. Nous nous acquittons du droit d’entrée d’un euro par personne auprès du gardien. La flore est luxuriante, les arbres se disputent le droit à la lumière.
Le parc dégage un charme d’autrefois, où les bâtiments astronomiques style début du XXème siècle se délitent peu à peu, voués à l’abandon. Nous sommes seuls à déambuler parmi les essences rapportées et amassées par des jardiniers aventureux célébrés par des statues. Nous ressortons de la faculté par une allée de palmiers royaux et reprenons le chemin montant et descendant vers notre nouvelle maison.
La fête des voisins bat son plein, débordant dans la rue. Une jeunesse métissée, danse, boit, crie, s’embrasse sur fond de musique retentissante: c’est l’été.
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