Sur la route vers Toulouse puis Tarbes le thermomètre n’affiche pas des températures très encourageantes. Nous choisissons une aire d’autoroute près de Pau, celle qui se reconnaît à la sculpture de cyclistes pas loin des lieux légendaires du Tour de France. Mais nous ne nous éternisons pas dans ce lieu aux brumisateurs sans doute très appréciables les jours de beau temps.
Nous arrivons à San Sébastian ville cossue aux airs de Biarritz.
Nous trouvons, par une route escarpée, notre hôtel 2 étoiles situé au milieu d’un parc qui surplombe l’océan. Nous déposons nos bagages et repartons aussitôt pour Bilbao à une centaine de km par autoroute pour visiter le Guggenheim muséo.
La ville modèle de rénovation urbaine est étendue, nous longeons la rivière, sûrs d’après nos souvenirs qu’elle nous conduira vers le musée. Nous l’apercevons et nous nous garons sur le quai. Nous traversons la ria sur un élégant pont piétonnier et longeons les quais jusqu’au fantastique bâtiment monumental de Franck Ghery vu nulle part ailleurs. Les abords soignés et agréables ont changé depuis notre dernier passage et l’ensemble nous impressionne encore plus. Les plaques de métal qui recouvrent le musée des années 90 changent de couleur et de brillance en fonction du ciel ensoleillé ou nuageux. Nous le contournons et entrons pour une visite d’une heure quarante cinq environ. Les séniors bénéficient d’un demi- tarif, tout le monde dispose d’un audio guide compris dans le prix (13€ tarif plein). L’architecture intérieure est tout aussi admirable que l’extérieur, avec du blanc, du verre inséré dans des armatures métalliques délirantes, où des carreaux ocre s’encastrent et s’harmonisent.
Nous commençons par le rez de chaussée où nous retrouvons une sculpture gigantesque de Richard Serra, faisant partie de la collection permanente, intitulée « Matière du temps » et je l’apprécie beaucoup plus cette fois. Une des particularités du musée est de pouvoir découvrir les œuvres sous plusieurs angles où elles délivrent toute leur puissance. Ainsi nous surplombons les méandres des parois d’acier entre lesquelles nous cheminions juste avant. John Bock nous propose «Palms» : une voiture américaine décapotable dégueule des tentacules rouges.
Nous avons le temps aussi de nous interroger devant des peintures regroupées sous le titre de l’abstraction picturale de 1949 à 1969 : Rothko, Pollock, Dubuffet, De Kooning, Hartung, Klein… Nous apercevons un peu plus tard des installations qui font parler :
- une tente avec un amas de fourrures comme trophées où trône une table maculée de vin qui goutte de bouteilles suspendues par des ficelles et entourées de bandes de la fourrure.
- des armoires anatomiques avec squelettes et dissections, et des suspensions d’Annette Messager.
- un bas relief avec un personnage qui laisse échapper une crotte longiligne jusqu’au sol…
Mais nous devons quitter les lieux sous l’injonction bienveillante et courtoise des gardiennes, patientes jusqu’à 20h pile, heure de fermeture du musée.
Nous sortons à regret et passons sur un autre pont métallique et coloré pour admirer l'édifice sous un autre angle. Nous nous attardons près du bassin et dans le jardin pour mesurer la taille et l’élégance d’une « Mama », araignée géante en bronze de Louise Bourgeois. Des tulipes géantes s’abritent sur une terrasse et des boules brillantes échafaudées les unes sur les autres se reflètent en petites bulles surprenantes et multiples au milieu de l’eau.
Face à la mer nous trouvons un restaurant au dessus de San Sébastian qui nous sert presque à 23h : assiette de beignets aux crevettes, au fromage, avec des crèmes ou baccalhau et cerbeza.
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