Le Léviathan, le Moloch, Belphégor, celui « qui porte la lumière » autrement dit Lucifer, l’irrégulier, le tacheté, le pustuleux, le bubonesque, le poilu, Satan, même avec des comparses, aura beau disséquer le cadavre de Judas, il ne trouvera pas le secret de l’Homme.
Il ne joue pas dans la même cour que les anges, lumineux courtisans de Dieu, inspirés par les entourages des rois de Babylone.
C’est ce que nous ont dit Eliane et Régis Burnet dans leur conférence aux amis du musée qui nous ont présenté, venant de ces contrées, un certain Pazuzu à tête de chauve-souris, personnage ambivalent , amenant la famine et les inondations mais combattant la déesse qui blesse les mères pendant l’accouchement.
Escher représente, bien imbriqués, les anges et les démons, comme complémentaires, mais d’après la religion Le Bien est supérieur, même si le mal est permis, et Dieu ne l’a pas créé, ce mal.
La confusion n’existe que dans la publicité d’Orangina qu’un ange incontestablement femme trouve « diabolique », alors qu’un cornu trouve ce breuvage « divin ».
La religion est condamnée à tenter d’expliquer ce mystère du mal.
C’est que les anges se sont éloignés du divin en regardant les belles terriennes. Victimes de la luxure, tout en voulant de surcroit se reproduire, jaloux des hommes, dans une désobéissance enfantine, ils se sont rebellés.
Heureusement Michel contre le dragon à sept têtes de l’Apocalypse a défait l’animalité.
« Une ménagerie grouillante domptée par les anges » chez Bruegel,
« le furieux combat de la blancheur et du déploiement des pennages contre l’immonde grouillement des égouts du ciel ».
C’est la victoire de la bonté, de la beauté, du blanc,
sur la laideur, la méchanceté et la noirceur.
Tous ces êtres ont des ailes, même si une couleur parfois indique un grade dans les armées du ciel.
Adam s’est habillé après le péché, mais la nudité est aussi la marque des damnés et des démons qui portent parfois un visage au niveau du bas ventre.
Job n’a pas maudit Dieu malgré ses souffrances. C’était un bon, Job.
Pourtant Satan était dans les parages, et fouettait le malheureux.
« Sa femme lui dit :
- Vas-tu persister dans ton intégrité ? Maudis Dieu, et meurs !
Il lui dit :
- Tu parles comme une folle. Nous acceptons le bonheur comme un don de Dieu.
Et le malheur, pourquoi ne l'accepterions-nous pas aussi ? »
Il n’est pas toujours besoin de l’épée pour vaincre les serpents, une croix peut suffire pour l’emporter contre le mal bien souvent intérieur.
Raphaël, un archange, indique lui, à Tobie comment avec le fiel d'un poisson, guérir son père devenu aveugle après avoir reçu de la fiente d'oiseau dans les yeux.
Guérisseur, accompagnateur, ange gardien.
Il reste à distance, comme dans les annonciations, simple, il n’est pas invasif, lui, ni polymorphe comme le malin.
Quand le fils de Dieu, au jardin des oliviers, recevra le message d’un ange, celui-ci minimise l’épreuve prochaine chez Mantegna, alors que Delacroix peint un Jésus qui n’a pas besoin de ces anges plus affectés que lui.
Ce sont les chérubins qui l’élèveront au plus haut des cieux, ascenseur de chez Giotto.
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