« Les mots dont il remplissait son carnet évoquaient pour lui l’article concernant la « matière sombre » qu’il avait envoyé à une revue d’astronomie ».
De belles pages sur la mémoire, l’émergence, parmi les brumes de journées ensoleillées. A la recherche indolente du temps. Deux personnages échappent à ceux qui les poursuivent, ils se rencontrent et se perdent. Nous les suivons dans leurs déambulations incertaines dans un univers de papier où les librairies sont désertées par les clients, où les éditions du « sablier » ont cessé leurs activités. Je n’ai pas saisi le sens de ce titre, mais cette incompréhension est légère pour rester dans le ton de ces 170 pages rêveuses comme des aquarelles charmantes peintes par-dessus un plan de Paris d’il y a quelques années.
« Il avait toujours imaginé qu'il pourrait retrouver au fond de certains quartiers les personnes qu'il avait rencontrées dans sa jeunesse, avec leur âge et leur allure d'autrefois. Ils y menaient une vie parallèle, à l'abri du temps... Dans les plis secrets de ces quartiers-là, Margaret et les autres vivaient encore tels qu'ils étaient à l'époque. Pour les atteindre, il fallait connaître des passages cachés à travers les immeubles, des rues qui semblaient à première vue des impasses et qui n'étaient pas mentionnées sur le plan. En rêve, il savait comment y accéder à partir de telle station de métro précise. Mais, au réveil, il n'éprouvait pas le besoin de vérifier dans le Paris réel. Ou plutôt, il n'osait pas... »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire