Roman léger aux mots choisis, qui feint la désinvolture et nous amène vers plus d’attention au monde. L’ancien journaliste à Libération s’empare d’un prétexte original, une lettre anonyme envoyée par un lecteur, pour se lancer dans un récit de souvenirs de colos où se joue l’éternelle question de la fiction. Un regard tendre, sans mièvrerie, avec des souvenirs ni embellis ni méprisés, appliquant sans en avoir l’air ses réflexions sur le temps qui passe, la fidélité.
« La vie est une porte qu’on nous claque lentement au nez, et lorsque l’ouverture se réduit à une fine fente de lumière, nous tâchons de nous souvenir de ce merveilleux paysage qu’elle nous offrait jadis, grand ouvert, le panorama d’un souvenir sans fin ; cet avenir meurt ce jour même où je me souviens. »
Son souffle nous épargne, pour un temps, les graves, les pontifiants, les menteurs.
« Qui c’est ? »lui demandait-on, à travers la porte, quand il apportait des colis.
« C’est Le Printemps ». Oui.
Description d’un jeu chez les « Cœurs Vaillants », espèces de scouts :
« La « vie » est un petit foulard que l’on porte dans le dos, engagé dans son pantalon, il dépasse un peu, et l’on doit, dans un corps à corps vigoureux et sans se faire prendre la sienne, retirer la vie à l’envoyé du camp d’en face… »
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