samedi 4 décembre 2010

Le président des riches.

La lutte des classes est de retour, mais celle qui se claquemure dans des ghettos et pratique une solidarité efficace n’est pas l’ouvrière mais celle des patrons, des nantis. Nous avons été bien enfumés, dire « patron » faisait ringard, « entrepreneur »convenait mieux. Les entrepreneurs, il n’y en a plus guère, le capitalisme est devenu essentiellement financier, alors merci Liliane (Bettancourt) de nous avoir dessillés, bien que dès l’épisode du Fouquet’s un nouveau degré dans le cynisme se révélait : dons et contre dons s’annonçaient. Le livre des Pinçon Charlot nous rappelle ces évidences et replace dans la durée toutes les dispositions qui nous accablent jour après jour et en montre la cohérence funeste. Quelques titres pour une chronique politique où le terme oligarchie n’est plus réservé à quelque gouvernement exotique ainsi que népotisme : « Transparence des principes et opacité des pratiques », « les paradis fiscaux c’est ter-mi-né ! », « banques renflouées, peuple floué » …
« Bouclier, niches et paradis fiscaux, parachutes dorés et retraites chapeaux : guerrière et enfantine, cette énumération évoque les champs de bataille, les jeux d’enfants, Adam et Ève avant leur expulsion. L’hermétisme des anglicismes et plus encore des sigles cabalistiques, LBO, CDS, CDO, font des marchés financiers des sectes ésotériques. Ces langages codés contribuent à exclure la majorité des Français de la planète finance, qui est pourtant aussi la leur. Ces marchés dits libres, où l’on vend du vent au vent, invisibles et mystérieux, manipulent les milliards comme Dieu l’univers ».
Leur travail de toute une carrière de sociologues fut d’étudier les classes dominantes et leurs connaissances sont de première main : « La position de l’oligarchie est d’autant plus assurée qu’elle n’a pas besoin, au contraire de la classe ouvrière, de faire la théorie de sa position pour se défendre en tant que classe. Ses membres peuvent vivre et agir quasi instinctivement dans la mesure où leur représentation du monde est adaptée à leur position : le libéralisme et son adoration pour la concurrence et la lutte de tous contre tous est une idéologie plus pratique que théorique. En se comportant comme ses dispositions intériorisées le portent à le faire, grâce à une éducation conforme, l’oligarque agira « spontanément » en fonction de ses intérêts de classe. Nicolas Sarkozy revendique le pragmatisme. Le monde étant un monde où la classe dominante domine, il ne reste aux dominants qu’à être ce qu’ils sont pour que ça dure, dans le secret et la discrétion. »
Le « que faire ? » qui vient conclure ces 220 pages est moins convaincant, en regard de la diversité de la foule qui avait rempli la salle de la librairie du Square recevant le couple de retraités du CNRS. D’accord sur le diagnostic mais entre Cantona et DSK, « que faire ? », l’interrogation est reprise de Lénine.

2 commentaires:

  1. Il est de retour... le temps où le monde se divise en deux opposés: les riches et les pauvres. La culture classique grecque nous mettait en garde DEJA contre les dangers de la polarisation, et sa fâcheuse conséquence d'abolir la capacité de penser.
    Pendant que TOUT LE MONDE s'engraissait goulûment à la table... en spoliant la planète, bien entendu, tous, on n'entendait pas cette DIVISION/POLARISATION si commode.
    Le bouc émissairiat des riches ne va pas résoudre nos problèmes.
    Le riche permet d'étayer les identifications des pauvres, mais surtout, des classes moyennes.
    Le riche permet de rêver... qu'on pourra devenir riche à son tour dans le paradis grand magasin de la terre, ici et maintenant.
    Et quand tout d'un coup, ce rêve s'effondre... et bien, "la classe moyenne" se sent flouée et devient revendicative et hargneuse.
    Se sentant rejetée du côté des pauvres (oui, la pauvreté lui est vraiment intolérable, et la pensée du déclassement lui inspire une SACREE HORREUR), elle sort ses crocs. L'idéal devient... le bouc émissaire.
    C'est vieux comme le monde, ça.
    Ça se passe sous nos yeux, en ce moment.
    J'ai dit à mes amis, par trop revendicatifs et incendiaires sur les blogs américains que je crois que la révolution, en tout cas, n'est PAS la solution.
    Je ne suis pas sûre qu'une solution POLITIQUE existe à ces problèmes, d'ailleurs...
    Je plaide pour des solutions... INCLUSIVES à nos difficultés.
    Depuis trop longtemps maintenant nous vivons dans une société de l'exclusion. C'est peut être inévitable de construire son identité, individuelle, corporatiste, ou nationale, par exclusion, mais perso, je commence à trouver ça une sacré perte de temps, d'énergie, et catastrophique pour nos enfants et la planète.
    Alors... si "les riches"... m'EXCLUENT, je ferai tout pour ne pas LES exclure, en miroir.
    Par orgueil, je suppose. Pour pouvoir me féliciter de ma grandeur d'âme...
    Il y a des fois dans ce bas monde où il faut prendre notre liberté individuelle oh combien restreinte là où elle se trouve.... Même dans une espace si réduite.
    Sur les blogs américains je mettais sérieusement en garde aussi contre la tendance si naïve d'angéliser "les pauvres", vaste catégorie si HETEROGENE (comme "les riches", d'ailleurs) qui, quand on commence à discuter, à parler avec les gens se laisse moins enfermer dans les mots qu'on aimerait le croire...
    Soyons plus intelligents que les mots.
    Ne nous laissons pas mener par le bout du nez, par eux.

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  2. Il est de retour... le temps où le monde se divise en deux opposés: les riches et les pauvres. La culture classique grecque nous mettait en garde DEJA contre les dangers de la polarisation, et sa fâcheuse conséquence d'abolir la capacité de penser.
    Pendant que TOUT LE MONDE s'engraissait goulûment à la table... en spoliant la planète, bien entendu, tous, on n'entendait pas cette DIVISION/POLARISATION si commode.
    Le bouc émissairiat des riches ne va pas résoudre nos problèmes.
    Le riche permet d'étayer les identifications des pauvres, mais surtout, des classes moyennes.
    Le riche permet de rêver... qu'on pourra devenir riche à son tour dans le paradis grand magasin de la terre, ici et maintenant.
    Et quand tout d'un coup, ce rêve s'effondre... et bien, "la classe moyenne" se sent flouée et devient revendicative et hargneuse.
    Se sentant rejetée du côté des pauvres (oui, la pauvreté lui est vraiment intolérable, et la pensée du déclassement lui inspire une SACREE HORREUR), elle sort ses crocs. L'idéal devient... le bouc émissaire.
    C'est vieux comme le monde, ça.
    Ça se passe sous nos yeux, en ce moment.
    J'ai dit à mes amis, par trop revendicatifs et incendiaires sur les blogs américains que je crois que la révolution, en tout cas, n'est PAS la solution.
    Je ne suis pas sûre qu'une solution POLITIQUE existe à ces problèmes, d'ailleurs...
    Je plaide pour des solutions... INCLUSIVES à nos difficultés.
    Depuis trop longtemps maintenant nous vivons dans une société de l'exclusion. C'est peut être inévitable de construire son identité, individuelle, corporatiste, ou nationale, par exclusion, mais perso, je commence à trouver ça une sacré perte de temps, d'énergie, et catastrophique pour nos enfants et la planète.
    Alors... si "les riches"... m'EXCLUENT, je ferai tout pour ne pas LES exclure, en miroir.
    Par orgueil, je suppose. Pour pouvoir me féliciter de ma grandeur d'âme...
    Il y a des fois dans ce bas monde où il faut prendre notre liberté individuelle oh combien restreinte là où elle se trouve.... Même dans une espace si réduite.
    Sur les blogs américains je mettais sérieusement en garde aussi contre la tendance si naïve d'angéliser "les pauvres", vaste catégorie si HETEROGENE (comme "les riches", d'ailleurs) qui, quand on commence à discuter, à parler avec les gens se laisse moins enfermer dans les mots qu'on aimerait le croire...
    Soyons plus intelligents que les mots.
    Ne nous laissons pas mener par le bout du nez, par eux.

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