vendredi 19 novembre 2010

Culture, qu’attendre du numérique ?

Le meneur de jeu au forum Libération en interpelant Bruno Racine le président de la BNF(Bibliothèque Nationale de France) sur la numérisation des œuvres écrites risquait de restreindre le débat, mais la finesse du débatteur partagée avec JL Martinelli directeur du théâtre des Amandiers, permettait d’aller au-delà de cette question.
La fréquentation des œuvres rares est décuplée par Internet et le spectacle vivant recherché encore plus par les spectateurs les plus connectés. La pérennité des productions sur support numérique est problématique, pourtant ce mode préserve les ressources de la planète.Le jour où les chinois atteindront la même consommation de papier que les japonais, la production mondiale n’y suffira pas.
Autre chiffre vertigineux : Google c’est 14 million de clics par seconde.
Il est indéniable que la révolution d’Internet est un progrès capital, sa diffusion est instantanée et universelle, et le pari sur l’intelligence collective a été une avancée fondamentale.
Pas plus que la radio, la télévision n’a annulé les formes culturelles précédentes, reste la hiérarchisation des biens de la pensée qui ne sera pas décrétée du haut d’une chaire.
Les critiques de théâtre en particulier ou celles des romans sont assez conformistes, à mon avis, contrairement au cinéma où les commentaires prospèrent;un symptôme préoccupant qui attesterait que ces domaines ne sont plus l’objet d’enjeux essentiels.
La mise en commun tourne parfois à la banalité et le grand nombre ne fait pas émerger forcément l’originalité, le singulier ; encore que sur le plan musical, des pépites courent le web - parait-il.
Les producteurs généralistes de pensée que sont les journaux sont menacés et spécialement les pages culturelles et les critiques.
Est-ce que le contenu est défini par l’outil ?
Comment garder l’autonomie de production quand ils dépendent des moyens de diffusion ? Comment vivre de son activité intellectuelle ?
Nous participons à un autre monde. Un dessin du "Canard" de cette semaine.

1 commentaire:

  1. Euh... bien sûr que le "contenant" définit le "contenu".
    Lors de mes quatre années passées sur les blogs économiques américains, j'ai eu le privilège de rencontrer UN type vraiment exceptionnel, qui, de temps en temps, parlait d'un livre avec la thèse que le monde marchait par complexification jusqu'à ce que... il s'effondre de cette même complexité.
    Avoue que cette thèse est TRES SEDUISANTE.
    Moi, il m'a séduit. Les problèmes soulevés par la numérisation dans la conservation de la culture sont exacerbés encore par l'explosion de la QUANTITE d'oeuvres produites.
    Une cousine de mon mari travaille comme documentaliste pour le CNRS à Paris. Elle dit que c'est un cauchemar, la réflexion à comment faire pour préserver le passé.
    Ceci rejoint d'autre réflexions que je t'ai faites.
    Dans une culture basée sur l'écrit, nous avons eu le temps de voir s'accumuler DEJA une quantité phénoménale de paperasse, et autres.
    Ça s'arrêtera où ? Avec l'effondrement du savoir lui-même ? Déjà il est devenu quasiment impossible d'avoir une culture généraliste.
    Que nous réserve l'avenir avec l'EXPLOSION de la quantité partout ???
    Je ne suis pas très optimiste sur cette question...
    Et là, je n'ai même pas évoqué le problème de la nature du TEMPS que pose Internet...

    RépondreSupprimer