Nous nous sommes couchés tôt, tandis que nos voisins de chambre à côté trapusent et attirent les moustiques. Tranquillement sous nos moustiquaires nous nous amusons à regarder les lumières et les formes à travers la gaze, avant de sombrer dans le sommeil. Nous avons le même plaisir à nous éveiller en cet emballage.
Nous allons à vélo jusqu’au marché, le sable rend la conduite difficile, l’une de mes compagnes de voyage percute un jeune bananier et l’autre disparaît dans un fossé, sans mal.
Nous reprenons le bateau pour immédiatement monter dans l’auto qui nous attend. Les moyens de transport s’enchainent parfaitement en se trouvant au bon endroit au bon moment ! Merci Phénix Agency !
Quand nous arrivons à Caï Be un autre bateau à moteur nous attend et nous embarquons tout de suite. Nous nous arrêtons assez vite dans une fabrique de riz soufflé. Le riz est jeté dans du sable noir chauffé dans un grand wok, éclate comme du pop corn, tamisé, séparé de la balle qui servira de combustible, il est ensuite mélangé à un caramel parfumé au gingembre. Les ouvriers l’étalent ensuite au rouleau à pâtisserie en métal. Les femmes se consacrent à l’emballage. Nous dégustons ce riz et différentes confiseries arrosé de thé au jasmin tandis qu’une averse se déchaîne à l’extérieur. Elle finit juste quand nous remontons sur le bateau, encore une synchronisation parfaite. Nous circulons au milieu des bateaux à l’arrêt faisant commerce et nous nous dirigeons vers une maison de « style colonial » (et pas coloniale) la maison Ba Dué. Construite par un mandarin Pan Van Duc en 1938. Le style « occidental » de l’extérieur se retrouve dans la décoration murale art déco et les neuf médaillons peints représentant des paysages des neuf bras du Mékong. Le style Vietnamien concerne plutôt le mobilier en bois incrusté de nacre de la salle principale, et l’autel des ancêtres et à Bouddha. Le bateau nous conduit à une deuxième maison superbe aussi uniquement Vietnamienne : Tran Tuan Kiet. Elle ressemble en plus vaste à la première maison. Dans un coin une vieille se repose dans son hamac.Cette maison abrite un restaurant à l’arrière près d’un bassin de nénuphars. Pas de murs mais un toit, tables avec nappes blanches brodées et lavabos trônant au centre. C’est là que nous prenons l’un des meilleurs repas de notre séjour : soupe aux graines (lotus, haricots, petits pois, maïs…), poisson oreille d’éléphant en rouleau avec ananas, carambole, concombre, crevettes, nems et beignets de fleurs de courgettes, porc au caramel riz et fruits ! Le bateau nous promène dans l’arroyo entre les entrepôts et les briqueteries en forme de cases obus africaines. Nous coupons le Mékong large et toujours aussi boueux jusqu’à Vinh Long où nous attend notre voiture.
Nous roulons jusqu’à Sa Dec, la ville de Marguerite Duras. L’école bien entretenue où sa mère enseigna, est toujours en service. Nous apercevons de loin, la maison où logeaient les fonctionnaires au temps de français comme la famille Duras, dont on ne sait quelle partie elle occupait. Quant à la maison de l’amant, Thien nous apprend qu’elle ne se visite plus suite à des gestes insultants de la part de touristes qui consistaient à montrer du doigt le portrait de l’amant sur l’autel des ancêtres pour le comparer au visage de l’acteur du film.
Nous prenons le chemin de la ville la plus importante du delta du Mékong Can Tho (prononcer Can Theu) Il faut passer par un ferry car le pont n’est pas terminé, on l’aperçoit avec son centre encore béant. La pluie tombe par intermittence. La ville est moderne et ne représente pas de grand intérêt touristique. Les magasins ferment beaucoup plus tôt que partout ailleurs. Nous atteignons le Saigon Can Tho hôtel avant 18h, découvrons avec plaisir les grandes chambres qui nous sont destinées. Avec la clef on nous remet un ticket nous donnant droit à un sauna et à une boisson de bienvenue. Nous laissons le sauna et nous nous rendons au bar où pendant qu’on nous prépare un cocktail qu’on boira sur la terrasse, je conserve mon honneur de justesse en gagnant d’un point au baby foot. Nous ne cherchons pas de restau ce soir ; d’ailleurs la balance disponible dans la chambre indique deux kilos supplémentaires pour deux d’entre nous. Nous dinons de fruits et de gâteaux dans la chambre d’hôtel.
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