J’étais curieux de feuilleter les 16 pages de ce journal local, recommandé par le Monde Diplomatique qui se veut dans la lignée du précédent « Postillon » de 1885 qui proclamait :
« les programmes sont gênants ; on a trop l’occasion d’y manquer ensuite ».
Mais la posture idéologique de l’équipe semble s’être bloquée aussi dans des siècles antérieurs.
Déjà la parution proclamée « à l’improviste » augure mal d’une confiance dans l’avenir de rédacteurs qui ne signent pas leurs articles, mais distribuent des leçons de déontologie aux autres journalistes et égratignent Destot, Vallini, Brottes, Safar… Leur mépris des nouvelles technologies est à la mesure de l’idolâtrie des sciences bien portée dans la cuvette.
A jouer les donneurs de leçons on s’expose à en recevoir.
Leur critique de « Daubé » date. Que le DL soit un journal institutionnel qui le nierait ? Par ailleurs, les journaux municipaux n’organisent pas la dévalorisation des actions de leurs mairies, évidemment.
Les brèves sont vraiment courtes idéologiquement, dans la plainte éternelle et le procès d’intention sans nuance. Que Destot demande à relire ses interviews, quelle affaire !
Le reportage sur la fermeture des papeteries de Lancey est le seul qui vaille l’Euro que coûte cette publication. Il restitue sans formatage des paroles ouvrières multiples. Par contre l’essai de réflexion concernant l’emploi ne clarifie pas le rapport de l’extrême gauche à l’emploi. Comment peut-on dénoncer, dans la même phrase : « la religion de l’emploi » et déplorer : « la détresse sociale, les vies brisées, le gâchis de savoir-faire, le renoncement… » ?
Les critiques concernant les logements de la caserne de Bonne sont attendus, mais ne peuvent remettre en cause des choix qui épargnent des déplacements, source de pollution.
La critique des politiques est salutaire mais l’attaque systématique de tout responsable décourage ceux qui croient à l’action dans la cité. Il ne reste alors que les arrivistes qui se sont blindés.
J’ai pu me conforter malheureusement dans mon éloignement à l’égard de ceux qui excusent toujours les incendiaires.
Le soir des élections européennes si un gymnase de la Villeneuve a cramé, ce serait de la faute à Safar qui a fait venir la police pour empêcher des kékés d’impressionner des personnes qui venaient voter. Le titre « Safar s’enflamme, la Villeneuve brûle !» ne relève pas que de l’aveuglement idéologique. Cette bienveillance à l’égard de ceux qui font régner l’insécurité que je croyais amoindrie, fait le lit de l’ultra droite. Et pour pénétrer sur un terrain qui avait éloigné les caricatures, je crains que ce ne soit un souhait de ceux qui se situent aux extrêmes de voir s’exacerber des tensions. Une droite bien affirmée permettrait de rejouer quelques épisodes héroïques et serait préférable pour eux à cette gauche soc dème qui est la seule dans le collimateur d’un Postillon qui crachote à côté de la cible.
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