Même quand le trimestriel XXI traite de « la France du milieu », nous voyageons en profondeur et empathie, par la grâce de l’écriture et l’originalité des angles choisis pas les rédacteurs.
Aussi bien dans la recherche des successeurs de la mère Denis, à l’occasion de la disparition d’une femme à Toulouse, ou lors du scandale d’une clinique de chirurgie esthétique de Marseille. Et Jourde qui raconte son retour sous les pierres dans le village du Cantal qu’il avait décrit dans « pays perdu ». Une B.D est consacrée aux quatre saisons dans les Landes d’un agriculteur : « Dans les années 80, on disait aux paysans de se faire exploitants. Aujourd’hui on leur dit de redevenir paysans. Le monde agricole est en décalage avec une société plus en plus urbaine qui fait mine de redécouvrir l’agriculture »
Il y a des pages plus brèves, mais percutantes sur la crise financière : « l’endettement immobilier des ménages américains est de 62% dans la décennie 1990/2000 et de 1012% entre 2000 et 2007. » « Un jour il faudra rembourser la dette publique. La France dont la dette est de 1800 milliards d’Euros mobilise actuellement 390 milliards pour sauver ses banques… »
Le portrait d’un financier qui va vivre sa nouvelle vie de moine en HLM dans les quartiers Nord de Marseille est passionnant, et les photographies d’une vallée dangereuse d’Afghanistan pas plus sauvages que ces pages décrivant un coin perdu d’Arizona, ni plus inquiétantes qu’un « meilleur des mondes » dans une commune modèle en Chine. « Ma vie ne fut-elle qu’un rêve ? » se demande celui qui doit liquider l’hôtel Russia en démolition sur la place rouge. Je ne connaissais pas Guidamac, le « seigneur de la guerre français », ce serait un personnage romanesque s’il n’avait fait commerce d’armes en Angola. Le portrait de Gérard Noriel concepteur du musée de l’immigration met en lumière le conservatisme du milieu universitaire mais sa fidélité à son origine ouvrière nous rassure : le monde n’est pas peuplé que de malfaisants
tu as une sacrée plume de chroniqueur (sans jeu de mot douteux!)
RépondreSupprimerce panorama travelling rapide sur les choses et hommes de ce monde n'est pas fait pour remonter le moral m'enfin on n'a que ce monde là
et puis y a des tas de petits travaux de fourmis partout ces délicats tissages invisibles qui font tenir le monde en un monde