lundi 30 mars 2009
"Welcome"
C’est ce qui est écrit sur le paillasson du voisin qui va dénoncer Vincent Lindon. Nous venons de découvrir que c’est un délit d’avoir de la compassion pour d’autres hommes. Pourtant la France affichait " fraternité" à ses frontons républicains. En ces temps de sarkose, les bornes n’existent pas pour les riches dont le fric est planqué ailleurs. Les frontières sont barbelées pour les plus malheureux qui passent chez nous et essaient de se faire oublier. Le film de Lioret remet sur le devant de la scène un problème majeur qui se pose à l’humanité. Rocard avait été abrégé dans son expression : « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde » mais j’avais adhéré - lâchement - à cette maxime qu’un garant de notre morale avait apporté face à des postures généreuses certes mais qui risquaient de se retourner contre les plus faibles. Besson, lui n’est pas Rocard, il incarne sans vergogne la figure contemporaine du traître. Il fait remonter les indignations, renforce ceux qui ont depuis toujours la fraternité au corps. Ce film est utile, sans schéma simpliste. Le personnage du maître nageur ne se paye pas de mots et le jeune kurde a des airs de Patrick Bruel. Aligner des longueurs de bassin vous prépare à avoir une idée de l’infini, à tenter l’impossible. Et dire une fois encore que pour un maillot, un dribble du côté de Manchester, des vies se rêvent, s’épuisent, pour une fille aussi. A bout de souffle. A certaines séances, le public applaudit.
Film bouleversant dans tous les sens du terme
RépondreSupprimerton commentaire ne manque pas de mettre cette oeuvre en perspective avec ce qui se passe actuellement chez nous mais aussi en Europe sur le traitement du désespoir par les pouvoirs élus.
Mais la force des personnages (Vincent Lindon époustouflant, paquet d'humanité sans faille et pas sentimentaliste pour un sou) la tragique réalité des thèmes abordés autant de coups de poings assénés comme au ralenti écrasant la face perverse de nos sociétés.