Rien que pour cette citation d’Hannah Arendt, la conférence des amis du musée valait le coût« Ces pensées figées, semble dire Socrate, sont tellement pratiques à l’usage qu’on peut s’en servir tout en dormant ; mais si le vent de la pensée, que je vais maintenant se faire lever en vous, vous arrache à votre sommeil, vous réveille pour de bon et vous rend plein de vie, vous verrez que vous n’avez que des incertitudes à quoi vous raccrocher, et ce qu’il y a de mieux à en faire, c’est de les partager avec les autres. »
Comme bien souvent avec l’art contemporain, un détour, cependant un peu long, s’imposait du côté des classiques avec Georges De La Tour, les hollandais du siècle d’or, l’or des icônes, Turner et les meules de foin de Monnet.
A partir de Soulages qui fait sortir les couleurs du noir, le spectateur participe au jaillissement de la lumière. Plaisir de revoir des œuvres comme les récipients en verre de Kounellis ou les projecteurs de Boltanski braqués vers la mémoire.
J’avais bien aperçu des néons dans les musées : ce sont ceux de Dan Flavin, figure majeure de l’art minimal comme dit Wikipédia, stimulant.
Et la pièce remplie de brouillard que j’avais traversée à Lyon, pourrait bien avoir été installée par Mathieu Briand créateur de mondes flottants et émouvants.
Claude Lévèque connaît maintenant la consécration avec le pavillon français à Venise après avoir mis du temps à être reconnu : ses lits au plafond qui ouvraient et concluaient la conférence disent la solitude et la mort.
Mais la révélation forcément fulgurante a été pour moi, la découverte de Walter Di Maria qui a installé dans une zone désolée et très orageuse du nouveau Mexique, 400 poteaux métalliques pour attirer la foudre. Quelle entreprise est plus ambitieuse pour essayer de saisir la lumière qui est le projet de tout photographe, de tout peintre ? Cette entreprise fait de l’artiste le concurrent de Zeus. Prométhée qui s’y était essayé avait mal fini, mais nous a laissé une belle légende.
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