jeudi 27 novembre 2008
La chapelle Sixtine
Conférence stimulante de Damien Capelazzi pour les amis du musée. Nous sommes invités à regarder, sans nous casser le cou, les œuvres de Michel Ange avec un œil neuf. Le peintre qui s’échina des années sur le plafond de la chapelle commandée par le Pape Sixte IV, s’exprime surtout en sculpteur, portant puissamment la spiritualité de l’époque et aussi une régénérescence philosophique où les textes de Platon, dans les valises d’une Byzance finissante, venaient redonner poétiquement une issue aux âmes négligées, paraît-il, par Aristote dominant jusque là. Au-delà de la connaissance des vies trépidantes des personnages bibliques, augmentées de sibylles, accompagnés de putti, nous pouvons nous étonner encore de la cruauté des destins des personnages représentés. C’est un hymne, un film dédié à la création, le christ est athlétique, les corps sont magnifiques dans leur nudité pour ceux qui ont échappé à Braghetonne (surnom du peintre qui en voila plus d’un). L’annonciateur du maniérisme, avait commencé en copiant des sculptures pour les faire passer pour des antiquités grecques et dans la fresque du jugement dernier bien des damnés cornus ont des airs de Moyen-Âge. Traversée du temps, une fois la voûte restaurée, Jean Paul II put dire
« tout l’homme suspendu au dessus de nos têtes ».
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