samedi 7 janvier 2023

En salle. Claire Baglin.

Le ton est vraiment nouveau pour un roman tout frais. 
« Je suis l'équipière qui ne participe à rien, ne rejoint rien et ne mange avec personne. Les équipiers connaissent mes yeux trop grands au-dessus du masque, mais pas mon prénom, ils se demandent si je suis une nouvelle, une ancienne ou une revenante. »
Le fast-food était un lieu rêvé pour la fillette et son petit frère, et maintenant elle y travaille.
« L’odeur de friture nous parvient à travers la porte, l’odeur de la fête, de la capitulation parentale. »
 En 160 pages alternent les récits d’enfance et ceux du présent, avec fluidité. 
« Je sors des macarons et les dispose dans la vitrine de présentation avec un gant en plastique, le temps qu’ils décongèlent. »
L’écriture précise, rend compte d’un univers aux lumières artificielles où apparaissent furtivement des personnages, derrière leurs masques sanitaires, dont nous n’en savons que les gestes. 
« J’ouvre le sac, le soda a éclaté à l’intérieur. J’essaie de sauver le repas mais il est trop tard. Je finis par mettre la nourriture trempée dans ma bouche et radio béton dit qu’il est minuit. » 
Les cadences empêchent de penser pendant le rush, mais ce job n’est pas moins aliénant que le travail d’agent de maintenance du père qui apprécie sa médaille du travail.
L’auteure nous épargne toute démonstration et ses descriptions nerveuses et distanciées de la rudesse de ce père ou du zèle de la fille n’en ont que plus d’efficacité critique. 
« Un groupe de gens très dissemblables pénètre dans le couloir de la bibliothèque, ils rient fort et se dirigent vers la salle polyvalente. Maman tire le bras de Nico et mon père suit. Je lui pose des questions mais il hausse les épaules, ils écrivent c’est tout, qu’est-ce que tu veux savoir de plus ? » 

vendredi 6 janvier 2023

Armé(e)s.

La coupe du monde, à laquelle personne n’a coupé, ne se joue plus, et même ceux qui ont surjoué la joie ou la tristesse se sont calmés. « Aux armes ! » ne sera plus chanté que dans les travées du vélodrome.
Russie / Ukraine, Azerbaïdjan / Arménie jouent les prolongations pendant que les Kurdes affrontent Turquie, Iran, Irak en terrain adverse. 
Les Argentins se sont moqués avec raison de nos pleurnicheries comme ce fut le cas des Algériens après avoir perdu contre le Cameroun ou des Belges et des Anglais contre La France.
Ils nous rappellent également que la malice, la mauvaise foi, les intimidations font partie du jeu, quand lors des tirs au but, le gardien de « la Céleste » a pris l’ascendant sur nos tendres Marie-Louise.
Les rapports humains sont bien des rapports de force et ceux qui jouent sans cesse aux martyrs après avoir abusé de provocations le savent depuis la cour de récré, alors que les chaînes télé brutes de décoffrage enchaînent les images spectaculaires sans s’appesantir sur les profils des serveurs de mortiers, fussent-ils d’artifice.
Même si je trouvais bien mièvre de « changer les cœurs avec des bouquets de fleurs » en des années sucrées, au fil du temps la tisane finit par devenir amère. 
Tout en me gardant de m’attarder devant les vitrines de boutiques obscures, j’en suis à réviser ma vision de la nature humaine décidément plus vindicative que bienveillante, plus aigrie qu’optimiste, haineuse, et bien peu amoureuse… 
Je n’en finis pas des reniements, après m'être repenti d'avoir œuvré avec de trop libérales pédagogies dans ma jeunesse, voilà que je m'achemine dans le sens inverse de mes convictions anti-nucléaires de jadis.
Je personnalise l’affaire car dans nos (paisibles) discussions de réveillon nous avons tendance à mettre exclusivement sur le dos des autres la responsabilité de décisions que nous avions approuvées en leur temps. La décision de fermer Fessenheim reposait sur une opinion générale à laquelle nous avons contribué. Alors que les installations de générateurs d’énergies douces sont retardées par quelques fossiles, nous sommes bienheureux que quelques centrales nucléaires fonctionnent encore pour cafetières et voitures électriques. 
Les lobbyistes verts qui dénoncent les autres lobbyistes ont contribué à enfumer l'opinion contre les scientifiques, les ingénieurs.
Et c’est pour ça que nos compétences fuitent et qu’il n’y a plus qu’à en faire des sketchs.
Biberonnés au « Peace and love » nous pensions qu’il valait mieux donner des moyens aux soignants qu’aux troufions, mais que faire quand l’hôpital est bombardé ?
Poutine a foncé dans le tas ne soupçonnant pas que sous notre lard européen, il y avait encore quelques tablettes, de la loi. 
Le nucléaire, l’armée, tout ce que nous brocardions… manque plus que la cocarde, celle là je la réservais lors des crunch contre les Anglais, voilà qu’il va falloir la brandir envers les Argentins. Mon général, c’est eux qui ont commencé. 
« La puissance militaire remporte des batailles, la force morale remporte les guerres. » 

jeudi 5 janvier 2023

Van Gogh. Maurice Pialat.

Après une séance de 2h 30, Jean Serroy habituel conférencier devant les Amis du musée de Grenoble lorsqu’il est question des peintres au cinéma, 
nous précise que le réalisateur avait commencé une carrière de peintre et que son premier court métrage était consacré à Auvers-sur-Oise.
L'ancien Grenoblois Serge Toubiana avait organisé à la Cinémathèque une exposition : « Pialat peintre et cinéaste », une proximité d’artiste déjà vue entre Schnabel et Basquiat.
Le caractère de l’auteur du film « L’enfance nue » est assez proche de ce qu’il montre de Van Gogh : toujours au bord de la crise, destructif, tendu, comme si c’était nécessaire à sa façon de créer, fâché sur ce tournage avec son chef opérateur et son producteur Daniel Toscan du Plantier.
Venu dans la profession sur le tard, il a méprisé « La Nouvelle Vague ». Daniel Auteuil avait suggéré au réalisateur de « Nous ne vieillirons pas ensemble » le livre de BHL : « Les derniers jours de Charles Baudelaire » et avait accepté de jouer les derniers jours de … Van Gogh, mais il n’était plus disponible quand le projet s’est finalisé.
Dutronc qui a reçu un César pour le rôle titre semble étranger à son destin dans ses rapports avec le docteur Gachet ou sa fille qui tient une place centrale qu’aucune biographie n’a révélée.
Pialat s'intéresse à la période de 70 jours en 1890, précédant la mort à l’âge de 37 ans d’un des maîtres de la peinture. 
Cette version romancée (1991), loin des biopics, évite de montrer les corbeaux attendus, alors que « La Vie passionnée de Vincent van Gogh » (1954) de Minelli avec Kirt Douglas remontait à sa période de prédication dans le Borinage.
L’auteur à son avant dernier film -« Le Garçu » viendra après celui-ci - s’investit totalement dans son œuvre autour d’un scénario de 400 pages qu’il ne respecte pas d’ailleurs, pariant plutôt sur le tournage comme générateur d’émotions.
Sa main tenant une brosse apparaît sur la première image avant l’arrivée en train à Auvers ou plutôt une gare avant Auvers, pour marquer un décalage où se rejouerait «  L’arrivée en gare de la Ciotat » des frères Lumière. Un autre écart est suggéré dans la compréhension d’un retard se comptant en saison par Gachet et non en heures.Théo, marchand de tableaux, le frère aimé et incompris, va mourir 6 mois après le suicide de son ainé qui n’avait vendu qu’une seule toile de son vivant.
Les scènes citant « Le plaisir » d’Ophüls, « La partie de campagne » de Renoir, sont pétillantes et s’oublient la mort et l’autodestruction.
Dans un bordel dont Lautrec est un habitué, la chanson «  La butte rouge » est anachronique, mais bien jolie Elsa
Zylberstein en robe rouge.
« Des touches, des touches, des touches », lui reproche un peintre voisin, pour lequel, à son avis, manquent glacis et aération. 
Les critiques y ont vu un parallèle avec le film lui-même qui n’entre pas dans l’imagerie du peintre maudit mais décrit un homme au travail, cent toiles en trois mois, dans son quotidien, sans pathos, sans flonflons. « Ils ne font rien », s’étonne la fille de l’aubergiste parlant des docteurs alors qu’il agonise, elle rejoint une réponse liminaire : « Rien. » quand on lui demande ce qu’il vient faire ici.

mercredi 4 janvier 2023

Aurillac # 4.

Ce matin nature, 
cet après-midi, ville. 
Muni du plan obtenu à l’Office du tourisme sur lequel figure un parcours en boucle du centre-ville, nous suivons le trajet dans l’ordre inscrit.
Il conseille en 1er le square Vermenouze. Dans ce jardin à l’anglaise rafraichissant  conçu au XIX° siècle se rencontrent aussi bien les vieux que les jeunes Blacks Blancs Beurs contraints de passer leurs vacances ici. Tout le monde  apprécie un peu de verdure et un espace où trainer même si le jardin est encerclé par la route et les voitures peu nombreuses en cette période.
En face, en bout d’un trottoir s’élève la statue des droits de l’homme.
En quelques pas nous arrivons au cours Monthyon et au Gravier délimités par la statue du pape Gerbert et la statue du général Delzons.
Du temps où le Gravier constituait une promenade prisée des habitants subsiste un kiosque à musique, aujourd’hui perdu au milieu d’un parking payant.
Nous traversons le pont au-dessus de la Jordanne afin de voir « la petite Venise » locale et ses maisons les pieds dans l’eau.
Sur la rive d’où nous apercevons les + ou - vieux logis, des jeux de sable pour les enfants ainsi que des locations d’aviron ou de petits pédalos, une sorte d'Aurillac Plage pour profiter de l’été.
Nous refranchissons un pont en direction du marché aux fromages, malheureusement fermé le lundi.
Alors nous poursuivons vers la place Saint Géraud. Nous circulons au milieu de travaux  de repavement des rues ou de rénovation des bâtiments dans le quartier le plus ancien, le quartier médiéval.
Il reste de cette époque  quelques maisons bourgeoises, une église abbatiale recouverte d’échafaudages et un vieil hôpital destiné à accueillir les pèlerins sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Ce dernier édifice est gratifié de l’inscription latine « Ecce Quies Hominum Domus » (Voici une maison de repos pour les hommes) et d’une vasque serpentine.
L’hôtel Colinet de Niossel seul à posséder des consoles sculptées sur le toit, marque un autre moment de l’histoire de la ville, au temps de la révolution.
Son propriétaire connut les excès de cette période, arrestation et exécution : "à tort ou à raison ?"
Nous passons devant la maison consulaire, considérée comme  le bâtiment « honorifique » de la Renaissance (1580) prévu assez fortifié et massif puis devant le théâtre.
Rien ne préparait cette construction à cet emploi. A l’origine couvent de religieuses, il servit de salle électorale puis fut reconverti en théâtre à l’italienne  auquel on adjoignit une rotonde au XX° siècle.
La suite du parcours nous conduit au pimpant hôtel de ville, érigé à l’emplacement d’une ancienne église.
De là partent des rues piétonnes au-dessus desquelles pendent des rangées serrées de parapluies multicolores,  ils couvrent les voies étroites comme un velum romain, offrant ombre contre le soleil, couleur contre la grisaille du ciel ou une certaine protection contre la pluie. Hommage ou publicité à Piganiol ?
Nous nous rapprochons peu à peu du square Vermenouze où le palais de justice du XIX° côtoie la prison, encore aujourd’hui.
Et pour terminer, nous nous attardons devant le gigantesque monument aux morts. Face au tribunal, à l’orée du parc, il prône un message pacifique en montrant d’une part la famille éplorée du soldat inconnu, d’autre part l’allégorie de la paix retenant la guerre de la main.  Il commémore les morts de la grande guerre mais aussi les disparus de1940-1945, les déportés et les morts en Indochine.
Dans notre périple, nous regrettons de ne pouvoir pénétrer dans la curieuse église Notre-Dame-aux- neiges rarement ouverte à la visite. Elle protègerait  jalousement une salle capitulaire du XIV abritant  une vierge noire. Elle contient  un orgue dont nous parviennent les puissantes notes à travers la porte.
Pour le temps qu’il nous reste, nous l’occupons  à de petites courses : passage dans une grosse librairie rue des Carmes, retrait d’argent à un distributeur et petit pause plaisir à la terrasse d’un glacier. Nous achetons de quoi nous restaurer ce soir dans la superette hyper réfrigérée d’à côté avant notre retour dans les bois de Sansac.
Heureux de rentrer à notre cabane, nous nous installons sur la petite table du perron pour  déguster nos nouilles chinoises et nos bières tandis que le soleil décline derrière les arbres et que les moutons agitent leurs clarines sans discontinuer. Et pas un moustique !!!! Le chien Tino vient nous saluer en compagnie du chien de la voisine, Tina…

mardi 3 janvier 2023

La dernière reine. Rochette.

Rochette, épuisé au moment où il terminait cet album - « mon Himalaya » disait-il - avait dû être évacué en hélicoptère. 
Il s’éloigne du milieu du huitième art pour revenir au 3e art : la peinture d’après la classification où l’architecture est en premier devant la sculpture. 
« Suite à l'affaire Bastien Vivès, puisqu'on me cite sans me nommer « cloué au pilori », on vient de m'envoyer en message privé une tribune (Les raisons de la colère) qui voudrait que la bande dessinée soit maintenant encadrée par un manuel du politiquement responsable, en d'autres termes ça s'appelle une surveillance de l'édition par des commissaires politiques. Je ne pense pas que les gens qui répandent un tel concept répressif savent de quoi ils parlent, ni des dangers que cela représente pour la création, c'est la seule et maigre excuse qu'on peut leur trouver. Je vais me tenir le plus éloigné possible d'un milieu où de telles idées peuvent germer. … Je vais me consacrer dorénavant à la sculpture et à la peinture, j'ai un immense besoin de liberté pour mes dernières années. Nous nous sommes tant aimés. » 
Et pourtant ce qu’il expose en 240 pages est tout à fait correct : éloge de l’animalité, de la nature vierge, face à l’humanité guerrière et à la méchanceté des conformistes envers les marginaux, les femmes libres… 
C’est d’ailleurs ce qui mettrait quelque bémol à mon admiration : le rabaissement de la nature humaine, il est vrai souvent violente et injuste, devenu tellement prégnant que certains souhaiteraient voir la terre débarrassée de leurs semblables, hormis une compagne ou un compagnon, un jardin et des poules.
La rencontre, pendant cette sinistre époque de la guerre de 14, d’une gueule cassée et de sa réparatrice est riche : nous apercevons Soutine et Pompon à Montmartre et retraversons le Vercors sur les traces de la dernière ourse. 
Les 240 pages lues dans un souffle, dans de superbes couleurs, au découpage dynamique, sont captivantes. 
 

lundi 2 janvier 2023

Les pires. Lise Akoka Romane Guéret.

Le titre ne ment pas : pour le casting d’un film à tourner dans un quartier d’une banlieue chti l’équipe de réalisation a choisi les personnalités adolescentes les plus rétives, les plus difficiles, les plus blessées, les plus vibrantes.
Garçons et filles très crédibles vont se révéler magnifiques en tant qu’acteurs.
Les pires sont les meilleurs.
La formule est facile bien que l’intensité des échanges porte à utiliser des mots absolus.
L’œuvre riche, modeste et ambitieuse aurait pu être édifiante… pas du tout.
L’acteur qui joue le metteur en scène organise le tournage et porte un regard sans surplomb sur une jeunesse butée et tendre. Sa bonne volonté parfois maladroite est bousculée, sans que la générosité du film ne tombe dans la mièvrerie.
Dans le genre film dans le film, nous sommes amenés à nous demander sans cesse où s’arrête la réalité. Les réalisatrices de ce docu-fiction n’hésitent pas à poser l’éternelle question de ce qui doit être montré de la cité Picasso où celui qui a donné son nom à tant de lieux périphériques n’aurait pas eu besoin de déstructurer le tableau à peindre là bas, c’est fait.
Elles n’insistent pas quand une séquence dévoile une entrée dégradée, un mur qui part en lambeaux, c’est qu’il y a tant à montrer pendant une heure quarante : l’expression des émotions, la pudeur, l’impudeur, le poids des mots… et les parents dans tout ça ? Qui parle, qui peut parler ? 

dimanche 1 janvier 2023

L’almanach dauphinois 2023.

Comme il en est des travaux à mener au jardin suivant les saisons, voilà comme de coutume, ma livraison de début d’année tellement plus rétrospective que prospective.
Les premières pages fleurent bon le champignon, le miel, les plantes médicinales, et tout est répertorié :
en février « les pies s’accouplent à partir du 15 ».
Une place est prévue pour compléter la date du départ des hirondelles.
Les dictons se renouvellent :
« Se faire aimer prend des années, se faire haïr prend cinq minutes »
« On ne commande à la nature qu’en lui obéissant. »
« Apprends avec peine, tu sauras avec plaisir ».
La rubrique concernant les centenaires s’étoffe d’année en année, 14 500 étaient recensés en 2008, ils sont plus de 21 000 aujourd’hui (record d’Europe). C’est la génération de la guerre et plusieurs d’entre elles ont été héroïques, la « Marianne » de Crémieu ou la FTP de Saint Laurent à Grenoble. L'une d'elles rapporte des conditions de vie particulières à Saint Véran dans le Queyras quand un cartable en bois servait de luge.
Marie Jeanne de son nom de résistante (Paulette Jacquier- Roux) de la Frette, disparue en 1975, m’avait accordé un entretien lorsque je cherchais des témoignages sur la seconde guerre pour mes élèves. Son histoire incroyable est racontée : combattant au col du Banchet, faite prisonnière, elle s’échappa et reprit le combat.
D’autres personnalités locales sont mises à l’honneur : François-Jacques Larderel a laissé son nom à un village de Toscane, Larderello, pour lequel il a su tirer partie de la chaleur dégagée dans une zone volcanique parsemée de sources chaudes : il fut un des pionniers de la géothermie
Céleste Mogador, de son vrai nom Céleste Venard issue d’une famille dauphinoise noble a laissé son nom à un théâtre parisien, elle a inventé le french cancan. 
Saint Georges d’Espéranche, passé de 3000 à 3500 habitants en 10 ans, située dans la sphère d’influence de Lyon, essaie de ne pas devenir un village dortoir. Berliet et l’Unité hermétique de La Verpillière procuraient des emplois, maintenant ceux-ci sont répartis entre Lyon, Bourgoin et Vienne avec une zone d’activité au carrefour La Fayette à la sortie du village. Le croisement porte le nom de La Fayette, depuis que le marquis fit un grand banquet électoral en opposition à Charles X en 1829. 
L’attention à la météo n’est plus anecdotique dans le rappel des nouvelles de l’Isère de l’année dernière où le recensement fait apparaître une perte de 300 habitants à Grenoble et un gain de 1600 habitants à Bourgoin.
Les rubriques sont immuables :
la chanson : 
« C’est la mésange et le pinson (bis)
Voulant se marier tous deux, 
Landerinette,
Voulant se marier tous deux
Landreriron » 
Les expressions dauphinoises: 
« être bien mis », « être remonté »
Les plantes : 
salsifis des prés 
et les fruits : la poire de Montluçon.
Les bêtes : comment distinguer une couleuvre d’une vipère qui se disait en patois « la barbotte » dans les Terres froides ou « lou gisclar » à Dieulefit pour l’une et le « vipiau » à Saint Chef pour l’autre.
Le matefain parmi les recettes.
Les choses disparues : les « cribs » : les séchoirs à maïs qui formaient comme des murs dorés dans les campagnes des années 60. Ils ont presque tous disparus comme les punitions à l’école et les courses cyclistes d’amateurs. 
Au  col du Barioz ou en Mathéysine des bénévoles persistent à faire vivre de petites des stations de ski. 
Selon Fafois, une parole d’honneur vaut mieux qu’un serment : "un serment ça se prête, alors qu’une parole d’honneur ça se donne."