mardi 20 décembre 2022

Amère Russie. Aurélien Ducoudray, Anlor

Les horreurs d’aujourd’hui en Ukraine se comprennent encore mieux avec ce rappel de la guerre en Tchétchénie au milieu des années 90. Mais à quoi bon ?
Une mère-courage part avec son petit chien à la recherche de son fils prisonnier.
Le dénuement le plus absolu, l’absurdité la plus totale, l’hiver, la mort,  des hommes, des femmes, des enfants : 
« A la fin, l'ogre, il les mange pas ses filles, hein ?
 - Nooon... L'une d'elles se réveille, et il se rend compte qu'il allait faire une grosse bêtise... 
- Tu vois, j'te l'avais dit ! Les ogres, ça peut pas manger ses propres enfants ! 
- Les ogres, non… »
Les dessins expressifs ne se contentent pas de baigner dans la noirceur d’un récit guère édifiant. 
« - Pourquoi vous m’avez empêchée de parler aux soldats russes, j’aurais pu leur expliquer ! Je suis Russe quand même !
 - Mais on est tous Russes, la vieille ! J’ai une grand-mère russe, et Volodia a sûrement des cousins russes, on est tous frères ! Même Poutine, je suis sûre qu’il a un cousin tchétchène ! » 
Une citation d’Anna Politkovskaia, journaliste assassinée en 2006 précède cinquante pages efficaces : 
« Et ne venez pas dire plus tard que vous n’étiez pas au courant. » 
Un cahier à propos des « Amazones », femmes combattantes, complète utilement cet album, premier d’une série intitulée «  Les amazones de Bassaiev ».

lundi 19 décembre 2022

Le parfum vert. Nicolas Pariser.

Film dit « cartoonesque » quand ceux qui abusent de l’expression en sont restés au temps des BD simplistes sensées être rigolotes.
Cette morne parodie de policier ne se prend pas au sérieux, et se regarde distraitement, comme quand on passe devant une télé que personne ne regarde et qu'on  devine d'emblée qu’il s’agit d’un Agatha Christie  de plus sur FR 3.
Dans cette construction paresseuse pour acteurs, Vincent Lacoste n’est pas à son mieux et Sandrine Kiberlain tourne à vide avec son entrain distancié. Les bavardages politiques font du remplissage dans cette comédie sans âge, sans enjeu, sans intérêt.
Pourtant le réalisateur a pu être intéressant 
comme Vincent Lacoste quand il est avec Riad Sattouf 
et bien sûr la Kiberlain en actrice ou en réalisatrice

dimanche 18 décembre 2022

Via Injabulo.

La fidélité de la MC 2 envers cette compagnie venue d’Afrique du sud a prévalu sur la doctrine du circuit court en matière culturelle et c’est tant mieux. 
Nous retrouvons la troupe illustrant le titre où apparaît le mot « joie » avec une énergie communicative pour célébrer leur culture aux rythmes affolants et renouveler les approches.
Le chorégraphe Marco da Silva Ferreira a réglé la première partie qui brièvement m‘a fait craindre le pire quand une danseuse esquisse quelques gestes dans le silence. 
Ce procédé devenu tellement ordinaire s’aligne sur des idées pas si nouvelles d’ailleurs de littérature sans phrases ou de peinture sans couleur.
Mais la danse sans son laisse vite la place à une troupe harmonieuse où les pieds agiles vont souligner le tempo d'une musique  revenue. Nous apercevons dans ces mouvements frénétiques, des souvenirs de Johnny Clegg et des scansions de mineurs en bottes.
Le décollement du tapis de sol avant l’entracte n’apparaît pas comme une facilité de mise en scène mais comme une occasion de danser encore autour de perspectives nouvelles tout en offrant une image originale et féconde. 
Dans la deuxième partie voulue par Amala Dianor l’ambiance est celle d’une boite de nuit pour laquelle les danseurs, venus avec leur glacière, se sont sapés. Le collectif convainc les individus même si au moment où la fumée et une lumière bleue arrivent sur le plateau, j’ai perçu une légère baisse de tension bien compréhensible tant l’intensité ne peut s’exercer sans cesse avec tant de force.

samedi 17 décembre 2022

Dictionnaire amoureux de la Coupe du monde. Vincent Duluc.

Si mère Noëlle ne m’avait mis précocement ces 524 pages dans mes chaussures à crampons hors d'usage posées au dessous du sapin, je n’aurai pas eu l’occasion de réviser quelques beaux moments de ma vie, bornée par cette fête universelle revenant tous les quatre ans, depuis près d'un siècle.
Les piles de livres où figurent un ballon sont trop souvent indexées sur le succès quand même les indifférents savent ce qu’ils faisaient lors de la victoire en juillet 98, bien que la mémoire des amateurs de ce jeu puisse être peuplée de défaites magnifiques (Séville).
Cette collection est toujours délicieuse.
Le journaliste honnête et chaleureux écrit bien et ne livre pas des définitions sans âme.
Que loués soient les grands joueurs : Pelé, Platini, Cruyff,
et d’autres aussi : Nobby Stiles et Kostadinov Emil,
et rappelés quelques films  : « Les yeux dans les bleus », « Dans le secret des bleus »,
des sites prestigieux : Guadalajara et Maracana revu en « Maracanazo »,
sans oublier les mains des "manchots" celle  de Dieu et de Thierry Henri !
Quelques mots méritaient de devenir historiques : 
« Croyez-ça, l'équipe de France est championne du monde en battant le Brésil 3-0. Ah, c'est super ! Quel pied, oh putain! Je crois qu'après avoir vu ça, on peut mourir tranquille, enfin le plus tard possible ! »  Thierry Roland (finale de la Coupe du monde 1998).
Mais je ne savais pas qu’en Angleterre en 1966, alors que l’arbitre n‘avait pas encore sifflé la fin du match et que des adolescents envahissaient la pelouse, l’expression du commentateur de la BBC : « They think it’s all over » (ils pensent que c’est fini) était devenue « culte ».
D’autres formules : «  Muscle ton jeu Robert » de Jacquet à Pirès ou de beaux titres : « Inqualifiable » après la défaite contre la Bulgarie, « Dieu est mort » (Maradona), font partie de notre histoire, de nos connivences.
Bien des anecdotes sont savoureuses et d’autres terribles : lors de la coupe organisée par la France en 1938 alors que l’Allemagne a annexé l’Autriche, Sindelar « le Mozart du football » qui avait refusé de jouer dans l’équipe de l’Anschluss a peu après été retrouvé mort, asphyxié.
Le capitaine de l’équipe de France de la première Coupe du monde en 1930 à Montevideo a été fusillé en 44 : « Villaplane était un salaud »
Duluc n’hésite pas à parler de dopage, de trucages, de politique : comment Zitouni a rejoint l’équipe du FLN, ou  comment Streltsov au goulag pendant sept ans est revenu jouer au Torpédo. 
Le rédacteur de l’Equipe reste avec le regret d’une proximité avec Jacquet qui ne lui a pas pardonné ses critiques, celui-ci ouvre la liste alphabétique se terminant par Zoff Dino, à « Aimé J. » Platini a préfacé le dictionnaire.
Il faut relativiser : « C’est pas la Coupe du monde » mais quand même : 
« Dans une cour en béton, après avoir été choisi en dernier, on avait inscrit un but qui nous avait donné l’impression de bouleverser l’ordre du monde »
Les gravures du Larousse en sept volumes étaient fascinantes quand les images étaient rares, les dessins de ce livre ne sont pas à la hauteur des écrits :  Paul Pogba en arrive à ressembler à Ronaldo Christiano.

vendredi 16 décembre 2022

Belle vie.

« Ma vie n’a pas été riche mais elle a été belle »
.
Qui peut dire mieux que cette vieille paysanne ?
Cette phrase figure à côté de son portrait dans une exposition à l’ancien musée place Verdun de « photographies de l’intime » recouvertes parfois de trop de textes comme pour nous consoler d’être submergés d’éclats trop brefs derrière nos œillères numériques.
La force de cette phrase simple s’affirme dans le même mouvement avec ou sans « mais » quand la réussite n’était pas indexée sur l’argent. Ce bilan se conclut sur un beau mot que trop de bluettes avaient déprécié : « belle ».
Cette putain de beauté n’est même plus recherchée, quand elle n’est pas bannie dans les lieux où on allait la quérir jadis, dans les écoles des beaux arts et autres lieux d’exposition.
Des tas de gravats subventionnés dans les centres d’art contemporain s’emballent sous les mots, et n’attirent même plus l’indignation, tant ils sont déserts. Est-ce que depuis des tas de toiles blanches ou lacérées, il y aurait encore une pointe d’humour pour imaginer d’autres propositions genre « un couteau sans lame auquel il manque le manche » ?
Derrière un cartel vide, une œuvre sans titre d’un auteur anonyme attendrait qu’un rayon de soleil vienne éclairer quelque rare poussière, sans empreinte carbone, à visée inclusive, anticoloniale, végétarienne, et +.
Banksy, le fameux artiste, a apposé un de ses pochoirs sur les ruines de murs ukrainiens et quelques riverains - des médias ont dit « malfrats » - ont tenté de décoller l’œuvre rejouant ainsi la porte du Bataclan dérobée, voire une déchiqueteuse lors d’une mise aux enchères qui interrogeait sur la marchandisation de l'art.
C’était contre la guerre, c’était gentil, il aura mérité plein plein de like, quant à moi je préfère des dessins de presse moins inconvenants car non apposés sur des décombres.
Il y a des jours où les tons pastels de la poésie ne peuvent rien et virent au vomi, quand sous la torture des fachos russes tatouent des croix gammées dans le dos d’ukrainiens pour justifier leurs horreurs.
Il fait froid, les musées ferment en Hongrie et les douilles s’accumulent dans les coins.
Peut-on approuver le diagnostic d’une société dépressive et ne pas en porter les symptômes ? Le croulant évitera de nommer décadence l’accumulation de tant de signes assombrissant le paysage.
Les mouches du coach tournent autour d’individus qui ont perdu toute envie de s’en sortir par eux-mêmes. Mes semblables revendiquent leur autonomie et en appellent sans cesse à la collectivité. Leur individualisme s’excuse en vociférations de groupe mais crient de solitude.
Se posant en victimes, leur liberté est bien compromise par un assistanat qui ne sert pas que les plus modestes mais étaye aussi les considérables.
Cette altération du sens du collectif dans un ensemble où chacun devrait faire sa part va de pair avec le brouillage de notre rapport au réel. Le recours aux livres, aux romans, à la presse écrite, a pendant longtemps posé son bonhomme, aujourd’hui il baisse pavillon et son petit fils va vers d’autres distractions : les métavers (« version future d'Internet où des espaces virtuels, persistants et partagés sont accessibles via interaction 3D ou 2D en visioconférence »).
A la sortie du collège, dans le bus, chacun suit son écran, et même le sexa au volant de sa voiture... et que fait le retraité septua à l’instant ? 
Le virtuel est passé devant et la réalité devient incroyable : papa cogne maman pour de vrai !
Les chiffres des violences conjugales sont effarants mais qui saurait mesurer les violences plus sourdes qui ont amené à multiplier le nombre des familles monoparentales ?
Les hommes sont évidemment les plus blâmables sur ce coup, encouragés par des jugements concernant la garde des enfants, le plus souvent en leur défaveur. La parole des femmes en cas de maltraitance est mieux prise en compte, pourrait-on ne pas considérer qu’il n’y a pas que des hommes irresponsables, en position du démissionnaire, parmi les parents fâchés?   
« On a dit que la beauté est une promesse de bonheur. 
Inversement la possibilité du plaisir peut être un commencement de beauté. » Marcel Proust.

jeudi 15 décembre 2022

Louis XV. Fabrice Conan.

Devant les amis du musée de Grenoble, l’historien de l’art intervenant pour le développement culturel du château de Versailles présente l’exposition « Les passions d’un roi » qui doit s’y tenir jusqu’au 19 février 2023. Hyacinthe Rigaud « Portrait du roi de France » 
Le dit « Bien aimé » a été couronné roi, il y a 300 ans, pour un règne de près de 60 ans, un parmi les plus longs, après celui de son arrière grand-père Louis XIV.
« La pendule astronomique de Passemant » a nécessité 36 années de travail, elle peut symboliser au siècle des lumières, le goût des sciences du roi. Dans le style « rocaille » avec ses courbes et contre-courbes, plus sage que le « rococo », l’ensemble est sophistiqué avec les phases de la lune, un compteur des années prévu jusqu’en 9999, une sphère armillaire où tournent les planètes dans un globe de cristal.
« Portrait de Madame Mercier, nourrice de Louis XV, entourée de sa famille »
par Jacques Dumont. Comme elle n’était pas rousse, elle a pu devenir « dame poitrine ».
Dans le groupe de « Madame de Ventadour avec le roi Louis XIV et ses héritiers » représentés par Nicolas de Largillière, il ne restera que le duc d’Anjou, futur Louis XV. Il a échappé, grâce à la vigilance de sa gouvernante, madame de Ventadour, à la rougeole et aux saignées responsables de la mort de la dauphine, du dauphin et de leur fils ainé.
«
 Les pompes funèbres de très haut et puissant prince Louis dauphin de France »
De 1711 à 1720, le bel enfant vit un deuil quasi permanent dans des châteaux aux murs tendus de noir, aux miroirs occultés. « Buste » de Coysevox.
Un « Lit de justice », Lancret, devant le parlement avec lequel les conflits tout au long de son règne peuvent apparaître comme les prémisses de la Révolution, met fin à la régence exercée par Philippe d’Orléans, Louis a atteint sa majorité à 13 ans.  
« Quand le Prince vient, le magistrat s'interrompt ».
Peint par Rigaud,
« Le cardinal André Hercule de Fleury », précepteur du roi, a le privilège de monter dans le carrosse royal, il deviendra « Principal ministre » gardant un train de vie modeste, le distinguant de ses prédécesseurs Richelieu et Mazarin.
Les fiançailles à 11 ans avec sa cousine de 4 ans, infante d’Espagne, sont rompues pour laisser place dans une liste de 95 prétendantes en âge d'avoir des enfants,
à « Marie Leszczyńska » par Carle Van Loo.
Falconet « L'Amour menaçant ». Epris l’un de l’autre après des fiançailles par procuration, ils vont avoir 10 enfants dont 8 filles qui vont bénéficier d’une maison de 10 pièces pour chacun.e à laquelle sont affectés 70 personnes.
« Madame de Pompadour »
, par François Boucher, « Maîtresse-en-titre », parmi tant d’autres, installe avec un valet de chambre du roi, des jeunes filles dans la maison du parc aux cerfs telle
« Marie-Louise O'Murphy »
par Boucher.
Le roi est
discret, parfois déprimé, peu à l’aise en public, mais vigoureux. 
La gravure de « L’horrible Attentat » renseigne sur la tentative de régicide de Damiens, domestique chez plusieurs conseillers du Parlement. Il sera écartelé.
Passionné de sciences, « Bouteille de Leyde » et de botanique, Louis XV enrichit les serres et jardins du château et fait construire pour sa favorite le Petit Trianon.
« Un ananas dans un pot, posé sur une plinthe de pierre »
de Jean-Baptiste Oudry.
Il est à l'origine de la réalisation de
« La carte de Cassini » et tout à fait compétent pour s’entretenir avec Ange-Jacques Gabriel, son architecte de prédilection.
L’« Ecole militaire » ou la place de la Concorde, construites alors, reprennent les canons classiques mais dans les intérieurs les sièges aux pieds galbés cherchent la légèreté alors que consoles et commodes aux ajouts de bronze évitent la sobriété.
La Chine inspire la vaisselle, « coupe en céladon »,
et les formes organiques d’une « saucière de la manufacture de Vincennes » ont des airs contemporains.
Après la mort de la marquise de Pompadour, vint « La comtesse du Barry en Flore » par François-Hubert Drouais qui loge à Versailles à proximité du souverain jusqu’à la mort de celui-ci en 1774. Il était devenu « le mal aimé ». Son petit fils Louis XVI lui succède.

mercredi 14 décembre 2022

Aurillac et alentours # 2

Après une bonne nuit fraîche fenêtre ouverte et sous la couette et après  une douche agréable dans la bûcherie,
nous savourons notre petit déjeuner en terrasse toujours au son des clochettes des troupeaux.
En tout premier lieu, nous rendons visite à l’Office du tourisme d'Aurillac, comme nous faisons d’habitude, histoire de glaner des infos sur la ville elle-même; nous pouvons même réserver la visite de l’entreprise Piganiol dans l’après-midi.
Puis nous partons pour Saint Cirgues de Jordanne, que nous a recommandé S. .
Les gorges de la Jordanne attirent un public en recherche de nature grâce à une balade aménagée le long de la rivière.
Un chemin descend doucement du parking  et mène à la billetterie, accessible aussi par une autre voie plus près du village. La petite randonnée n’est fréquentable qu’en  juin juillet et août.
Une fois le prix de 4€ par personne acquitté, nous empruntons le trajet encaissé, balisé, sécurisé par une rambarde en corde, facilité par des escaliers en traverse et 6 ponts ou passerelles enjambant la rivière, nous menant d’une rive à l’autre.
Deux abris de  bois sous les arbres protègent des éboulements ou écoulements éventuels.  Le parcours se veut aussi pédagogique : des tablettes en bois interrogent le marcheur en posant une question dont la réponse s’obtient en soulevant le dessus du support : reconnaissance de traces animales, de végétaux ou de minéraux.
Aisée et familiale, la promenade s’étire sur 2 km à l’aller, cependant la toute fin du sentier a été condamnée pour raison de sécurité.
C’est l’endroit choisi par les promeneurs pour élever une multitude de cairns dans des équilibres plus ou moins fragiles, jouant sur les tailles, la couleur, le nombre des galets superposés, le tout réparti harmonieusement sur les rochers de la rive.
Nous retournons par le même chemin à la voiture avec le même plaisir qu’à l’aller.
Au vu de l’heure, nous optons pour déjeuner à Saint Cirgues à l’hôtel restaurant «Les tilleuls». Nous commandons le plat du jour : jambon braisé et pommes grenailles, une bière locale forte en miel et un café dans une salle peu fréquentée, hormis quelques pensionnaires de ce logis de France. Nous choisissons la rive opposée pour revenir sur Aurillac.
Cette route des crêtes diffère de celle de ce matin, plus rurale, avec des pâturages à disposition de belles vaches à la robe marron/rouge.
Nous remarquons comme ce matin un bel habitat. Il est caractérisé par des toits monumentaux en écailles de lauze, tombants et couvrants.
Les façades des maisons massives utilisent des pierres sombres soudées entre elles par un mortier blanc, quant aux granges, elles possèdent de vastes ouvertures en voute et de belles portes en bois.